ENTRÉE XXXVIII (38)
25-12-2015
Héritage spirituel...
Aujourd’hui le 25 décembre, fête
choisi par les chrétiens pour souligner la naissance d’un homme nommé Jésus. Une fête qui, force est de reconnaître,
continue de susciter l’intérêt populaire.
Moi j’ai un problème avec la fête de Noël, version
religieuse populaire, car il y a une tendance à se concentrer sur « l’enfant
Jésus ». Comme-ci à ma fête on parlait de moi bébé, plutôt
que de moi à l’âge où je suis rendu. C’est impensable qu’on fête le Marc bébé
plutôt que le Marc adulte. Alors je pose depuis longtemps la question pourquoi
on fête à Noël le bébé Jésus plutôt que l’homme qu’il a été.
Cette année cela me frappe
d’autant plus que je me demande que va-t-on retenir de mon passage sur terre?
Que dira-t-on de moi après ma mort? Que restera-t-il de ma vie au cœur des gens
que j’aurai côtoyé? Quel sera mon héritage spirituel?
Oh je ne cherche pas des compliments
ou des éloges! Ce n’est pas de cet ordre-là. Mais c’est une question d’essence
existentielle je dirais. Je calcule que ma vie a eu une certaine valeur. J’ai
accompli des choses importantes dans ma vie à date. J’ai bâti, j’ai formé, j’ai
coaché, j’ai accompagné, j’ai transformé, j’ai créé. Je me suis marié, je suis
devenu père, j’ai été ordonné diacre, je suis devenu grand-père. J’ai été commis, vendeur, responsable des ressources
humaines, agent de promotion pour l’Église catholique et finalement ma carrière
comme intervenant en soins spirituels et gestionnaire dans le réseau de la
santé et des services sociaux. En 1996, J’ai ouvert une maison pour personnes
atteintes du SIDA. En 2007 j’ai été président de l’association des intervenants
et intervenantes en soins spirituels du Québec et récipiendaire de son prix
d’excellence en 2009. C’est beaucoup de chapeau. Beaucoup de pistes et beaucoup
de chemin parcouru.
Quel est le fil conducteur qui me
définit et lequel restera de moi après ma mort? Je suis porté par cette
question ce soir. Pourquoi? Qu’en est-il Vanité? Prétention? Besoin?
Nycole m’a offert un super beau
texte ce soir comme cadeau de Noël. Peut-être mon questionnement vient de là. Elle
m’a écrit entre autres ceci : « J’aime ce que tu es, ta grandeur
d’âme, ta sensibilité, ta générosité, ton ouverture et ta transparence, tes
valeurs, tes forces, tes talents… » Ouf! ma réaction fut de rejeter en
disant je ne mérite pas ces paroles. Fausse modestie? Peut-être. Je ne sais
pas. Mais là dans la perspective de mon héritage spirituel, je relis ces mots
et mon cœur se réjouit. Ce que j’ai accomplis c’est une chose. Ce que je suis
c’est autre chose. L’un affecte l’autre évidemment, mais je préfère que l’on se
rappelle de mes qualités de cœur, et semble-t-il que j’en ai, que de mes accomplissements.
Nycole m’a écrit aussi, et pour
moi cela demeure le plus important : « Je t’ai choisi il y a plus de
45 ans…. et je ne regrette pas mon choix. » Quel beau compliment. Pour moi
qui a tant besoin d’être reconnu comme unique et spécial de se faire dire cela
c’est un énorme cadeau. À ses yeux je demeure son homme spécial, celui qu’elle
re-choisirais aujourd’hui. Wow!
Avoir le cancer c’est banal,
presque commun, un sur cinq canadiens aura le cancer, mais d’être aimé 45 ans
plus tard par la même femme c’est assez spécial. Ai-je besoin de plus que cela?
En ces jours où nous fêtons un
homme qui a laissé un immense héritage spirituel, même si parfois bafoué par
les églises, il nous faut je pense se demander quel sera l’héritage spirituel
de ma vie. Par quoi ai-je marqué mon passage sur cette terre? Il me semble que
ce genre de questionnement nous interpelle et nous invite au dépassement de
soi.
Une réflexion à poursuivre il me
semble. Il me semble que j’entends le père Ducharme qui a été mon accompagnateur spirituel jusqu'à sa mort, me dire : « Pas
trop de questions Marc, soit le meilleur que tu peux être et ce sera bien suffisant aux yeux de Dieu et du monde. »
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