ENTRÉE XXV
13-12-2015
Sujets divers :
DIABÈTE : Je suis diabétique depuis 7 ans. Depuis mon
hospitalisation je suis suivi par l’équipe du Centre de diabète de notre
hôpital. Je devrais prendre mes glycémies 3 ou 4 fois par jour et faire
attention à mon régime etc…. vous voyez un peu l’idée. Cependant je me demande
si, dans ma situation actuelle, avec le pronostic plutôt sombre qui me pend au
nez, devrai-je vraiment me compliquer la vie avec cela? Je sais que le diabète
est sérieux, mais vraiment il ne me reste peut être que quelques années à
vivre, donc est-ce que je vais me
casser le bicycle pour cela. Est-ce que c’est une bonne utilisation de mon
temps, de mon énergie et de mon stress que d’accepter ce suivi? Oui je dois
prendre mes glycémies quand je suis sur le décadron, mais le reste du temps?
Pourquoi faire attention? Pourquoi ajouter cette préoccupation à mon quotidien?
J’ai tellement de rendez-vous médical et de nouveaux ajustements à faire dans
ma bataille contre ARNOLD, ai-je vraiment besoin de celui-là?
LIMITES : Ma visite au salon des métiers d’art et quelques
courses d’aujourd’hui me convainquent de mes limites physiques. Je me rends
compte que mon corps absorbe les coups de CHIMIVIE qui tente de mettre KO
ARNOLD. En fait, je constate que mon désir de bouger, de faire des choses, de
participer, est contré par les limites de mon corps. Je me fatigue rapidement.
C’est pas grave la fatigue, y a bien pire que cela dans la vie. Mais cette
limite est un rappel constant de la présence d’ARNOLD. Et pour ne pas donner
raison à ARNOLD, je continue de combattre cette limite. Malgré la fatigue
d’aujourd’hui, j’ai tenu tête en me reposant quelques minutes et ensuite j’ai
brassé deux recettes de biscuits à la mélasse. Tellement, que la dernière
fournée je n’ai pu la sortir j’étais trop fatigué. Nycole a dû le faire à ma
place. Je ne sais pas pourquoi je fais cela. Ou plutôt je le sais trop. Si je
veux passer à travers les 12 traitements il va falloir que je comprenne que la
limite est là pour une raison. Merci de me le rappeler.
ABONDANCE : En discussion avec un ami samedi je suis devenu
émotif en parlant de l’abondance d’amour dont je suis le récipiendaire depuis
l’arrivée d’ARNOLD dans ma vie. Je me suis entendu dire : « Je suis
dépassé par toute cette abondance d’amour, je ne sais pas quoi faire avec
cela. » J’essaie de comprendre pourquoi il est si difficile de recevoir
cet amour, cette solidarité. Ma sœur me demandait hier soir si c’était parce
que ça pris un drame pour faire ressortir tout cet amour qui était là avant,
mais qui là s’exprime de façon urgente. Je ne sais pas quoi répondre à cela.
Est-ce moi qui n’a pas su entendre? Suis-je en colère qu’en effet cela a pris
un drame dans ma vie pour que l’on me témoigne cet amour? Est-ce que je ne
crois pas l’image de moi que me reflètent les gens? Ce que je sais, c’est que cette
abondance m’envahit et parfois me saisit et me fait peur. Heureusement la
plupart du temps cette abondance me porte et me soutient grandement.
DEUIL : Aujourd’hui ma mère aurait fêté ses 94 ans. Elle
est décédée au mois d’octobre, au moment même où je sortais de l’hôpital avec
mon diagnostic de cancer. J’avais beaucoup à gérer! Au salon funéraire il me
semble que mon cancer était plus en vedette que ma mère. J’ai l’impression que
je n’ai pas commencé mon deuil encore. Ou devrais-je dire mon deuil de ma mère
s’est entremêlé avec les deuils liés à ARNOLD. J’ai beaucoup accompagné de gens
en deuil, mais là je suis un peu perdu au sujet de mes propres deuils. J’ai
l’impression que j’ai été triché du deuil de ma mère. Plutôt j’ai l’impression
que je n’ai pas honoré vraiment le passage de ma mère, mon propre drame prenant
tant de place.
BLOG : Est-ce trop? Devrai-je me retenir et garder pour
moi ce qui se passe en moi? Est-ce une fuite relationnelle de ma part ? Est-ce
que j’ouvre trop grande la porte de ma vie et celle de mon entourage? Le blog
est un portrait du moment où je l’écris. Il n’est pas le fin mot de ma pensée
et de mon vécu. Souvent il exprime une réflexion en cours, mais non finale.
Peut-il causer du tort. Il semble qu’il cause du bien, mais peut-il heurter,
mal orienter, blesser? Le blog est une partie, et seulement une partie, de mon
histoire. Je ne censure pas beaucoup, peut-être pas assez, mais moi j’ai le
besoin de me comprendre (je ne surprends personne) et le blog fait le travail
de m’aider à mieux me comprendre.
DORMIR : Je pense que dormir est devenu une perte de
temps pour moi. Je le fais de moins en moins il me semble. Je crois que c’est
l’urgence de vivre qui me tenaille et me garde éveillé. J’aimerais pouvoir
dormir une longue nuit pour réparer mon corps mais on dirait que je combats ce
besoin. Dès que je me réveille la VIE en moi bouge et m’invite à écrire,
réfléchir, bouger, sortir du lit que je vois un peu comme un tombeau (???).
Alors je me lève! Je redormirai durant la journée! Je refuse de prendre la
médication qu’on m’a donné pour dormir. Qu’est-ce qu’il y a derrière cela?
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