ENTRÉE XXIII
10-12-2015
Deux blessures se rencontrent!
Ouf! Ce matin, ma douce et moi
avons heurté nos blessures réciproques l’une contre l’autre. Comment en arriver
à vivre ce que l’on a besoin de vivre, afin de passer à travers cette période
difficile? Comment ne pas se perdre de vue à vouloir protéger l'autre, tout en se
donnant l’espace de vie, ou de survie, nécessaire. Les besoins de l’un étant
différent des besoins de l’autre.
On prend conscience qu’en tentant
de protéger l’autre, on crée peut être un espace de silence qui laisse beaucoup
à l’interprétation. Et dieu sait que quand notre psyché a libre cours, il peut
nous créer des scénarios incroyables. Il est important d’entrer dans cet espace
de silence et le confronter en nommant ce qui nous habite vraiment : les
craintes et la peine, l’immense tristesse qui pénètre tout notre être et notre
espace de vie, notre désespérance de se retrouver seul sans l‘autre. Nommer la
conviction profonde que l’air nous manquera, qu’on étouffera et qu’on ne pourra
faire face. Enfin, nommer que l’on ne sait pas quoi faire, comment faire pour
soi et pour l’autre. "Après 43 ans de vie commune, tu es toute ma vie. "
Dans un tel drame, prendre soin
de soi et prendre soin de l’autre relève d’un défi incommensurable. L'un des deux risque de souffrir.
Cette rencontre de nos deux êtres
souffrants ce matin, a permis de mettre des mots sur ce que nous taisions depuis
plusieurs semaines. Elle a permis de dire l’indicible, de crier la rage et la
peur de perdre l’autre, d’identifier les besoins de survie et les besoins de
VIE!
Par respect pour Nycole je ne
parlerai que de moi. J’ai pu toucher au manque anticipé de perdre le contact avec
Nycole et le mal que cela me causait et lui causait. J’ai pu voir que ma
psyché, créatrice de scénario, m’avait convaincu que Nycole m’avait déjà
abandonné (l’abandon étant ma blessure d’enfance). D’une position de blâme, je
fus déplacé vers une position de reconnaître mon immense peine et celle de
Nycole.
Tout un déplacement. Le dialogue
permet les déplacements et les mises au point. Il permet surtout à
la VIE de circuler. En parlant de ma mort, de nos pertes, la VIE surgit. La VIE
se défini d’autant de façon qu’il y a de personnes tentant de répondre à leurs
besoins, de personnes tentant d’être heureux, de sur-VIVRE! La VIE surgit de cet espace de désir l'un de l'autre. Désir de VIRE, désir d"aimer, d'ésir de continuité, désir de normalité, désir de désir. Cet espace dans lequel le Dieu de la VIE insiste, interpelle, engendre, définit et redéfinit l'amour.
Les larmes ont ouvert le chemin
au désir de VIVRE. Donc une journée passée au salon des métiers d’art à
Montréal nous a permis, pour un moment, de nous plonger
dans la VIE de
création, de beauté, d’odeurs et de saveurs formidables, de passions, de
compétences, de pure plaisir. Oui il a fallu que je m’arrête souvent, oui il a
fallu que Nycole me soutienne par moment, mais ce n’était pas grave. Nous
sommes en VIE et la place est pleine de VIE! Et la VIE reprend ses droits. Tout au long de la visite courriels et textos entraient: listes de cadeaux de Noël, demande de comment ça va, invitation au Montreal Gospel Choir, etc.... La VIE reprend ses droits et nous avons le droit à la VIE! L'obligation de VIE! L'urgence de VIE!Au cœur de cette foule qui bouge autour de nous, insouciante de ce qui arrive dans nos vie, nos larmes coulent devant un coussin sur lequel il était inscrit : « Vivre ses rêves et rêver sa Vie! »
P.s. Malgré le sérieux et le manque d’humour de cette entrée, je vous assure que nous avons quand même
rit beaucoup durant notre visite au SMA.
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