ENTRÉE XXXII (32)
20-12-2015
Un autre rythme!
ARNOLD redouble d’effort et
CHIMIVIE doit travailler encore plus fort. Résultat deuxième journée de file
moche et peu productif. La fatigue est plus intense que jamais. Je ne me suis
même pas habillé, rasé, lavé à peine bougé. Bon bon j’exagère un peu. J’ai
quand même réussi à faire un potage à la courge musqué et cuire quatre
livres de bacon. Ces deux activités ont remplis ma journée et occupés toutes
mes énergies. Note à la tribu: oui je sais, je sais quatre livres ce n'est pas assez, un autre quatre livres seront ajoutées pour le brunch de Noël.
Moi je suis habitué à rouler à
une vitesse assez égale, c’est à dire rapido! J’aime avancer les projets et
accomplir plusieurs tâches, parfois en même temps. Je reconnais que parfois je
vais trop vite, cela manque de minutie, d’attention, de détails. Mais je vais vite et
j'accomplis les choses, Ma mère était un peu comme ça, quand elle commençait une tâche
il fallait la finir. C’est pas mal comme ça que je suis moi aussi. J'aime finir ce que je commence et finir rapidement. Je n'aime pas les projets qui demandent plusieurs étapes et surtout qui exigent du temps d'attente.
Alors vous pouvez vous imaginer que
cette maudite fatigue que je ressens, est l’occasion pour moi de faire l’expérience d’un nouveau rythme
de vie. Celui de la LENTEUR. Oui oui, c’est comme si je venais de prendre 20
ans. Je marche lentement comme un petit vieux (pas que je suis un petit jeune) qui a toujours peur de tomber ou pour qui la vie a pris une petite pause , je prends deux fois plus de temps pour faire quoi que
ce soit, en fait je ne fais presque rien. Durant une activité, je m’assois souvent pour
me reposer et reprendre mon souffle et si en plus je monte un escalier alors là
faut voir la tortue essoufflée. Quand je parle d'activité il faut entendre prendre ma douche, m'habiller, faire le lavage, cuisiner et non pas construire une maison, bûcher du bois ou réparer la voiture! Le mot activité prend un tout autre sens, Remarquez quand j'étais en pleine santé ma liste d'activités n'aurait pas inclus celles que je viens de mentionner non plus.... hahha. Manuel le gars n'est pas!
Accepter LENTEUR dans ma vie peut être difficile et même décourageant
un peu je l’avoue. Ma liste de choses à faire est toujours présente dans ma tête. Cependant je dois aussi admettre que ce rythme a quelque
chose d’intéressant. Je me rends compte que LENTEUR a des
avantages. Il me semble que je vois et j’entends plus qu’avant, je goûte plus
au temps qui passe dans ce moments là, je me rends plus compte de ce qui se passe à la mangeoire d’oiseaux par exemple simplement parce que cela me prend un peu plus de temps à me lever de ma chaise ou à passer devant la fenêtre (hihihi),
Je remarque le lièvre qui se promène dans la cour ou même le vent qui souffle dehors.
Il me semble que ce rythme
ressemble un peu à une lente méditation.
Tout est au ralenti, Même intérieurement tout ralenti. Je respire différemment, je pense et réfléchi
à un autre rythme. Je vois le temps passé! Je le vois, il ne m’échappe pas autant
comme avant quand je suis dans l'action tourbillon. On dirait que ce rythme me permet de me retrouver un peu comme
dans un cocon, dans un état second où le temps a moins d'importance, où l'urgence de vivre est moins pressant. Quelle différence des autres journées. Cela est difficile à expliquer. LENTEUR me donne l’occasion
de rentrer dans une espèce de « salle d’attente » (et ne pas me sentir coupable de ne rien faire même si agacé).
Une salle d’attente qui me permet
de tout ralentir incluant ARNOLD et son attaque. Folie direz-vos? Probablement,
mais en écrivant je prends conscience que le confort que je ressens dans cette
exaspérante lenteur, doit tenir du fait qu’intérieurement je crois que tout
ralenti. ARNOLD aussi.
Donc si vous me voyez louvoyé un peu,
ralenti au pas de marche tortuesque, dans ma bulle un peu distant, dites-vous
que Marc est dans sa « salle d’attente ».
Mais attendre quoi au juste? Là
pour moi est la question plus importante pour laquelle je n’ai pas de réponse.
Cette image, de la salle d’attente, qui monte en écrivant ce blog m’intrigue et
me questionne. Qu’est-ce que j’attends? Qu’est ce qui m’attend? Qui m’attend? J’attends
qui?
Entéka, la lenteur a ses
avantages. J’espère conserver quelque chose de cette lente méditation, de cet oratoire tranquille où le temps ralentit. Tiens une autre image! Hmmmm un oratoire, j’aime plus
cette image que celle d’une salle d’attente.Après tout souvent la salle d'attente est le lieu de conversations futiles entre étrangers, de temps d'impatience (pour moi qui haït attendre) ou de moments d'anxiétés. LENTEUR m'apporte, malgré tout, une certaine quiétude. Il ne me reste qu'à l'accueillir et accepter que, pour le moment, mes journées "productives" sont moins nombreuses qu'avant! Finalement peut être que le mot productif est en train de prendre un tout autre sens grâce à LENTEUR.
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