ENTRÉE CXXII (122)
14-04-2016
SOLUTIONS
Je me permets un deuxième blog :
J’ai reçu cet article tantôt qui
s’adresse aux personnes qui accompagnent, mais qui en fait peut s’adresser à n’importe
qui. Comme plusieurs des lecteurs et
lectrices de ce blog ont l’occasion d’accompagner formellement ou
informellement j’ai choisi de vous le partager. Je sais je sais ce n’est pas l’objectif
du blog, mais de temps en temps je me permettrai de faire suivre des articles
du genre.
Je me permets aussi de mentionner
que vous avez sûrement remarqué que mon style d’écriture est instable depuis
plusieurs entrées dans ce blog. Je fais des essais et je réagis à vos
commentaires. Mais dans les futurs blogs je reviendrai au style du dialogue
entre mon alter égo et moi. Pour moi, c’est le style qui me permet plus d’introspection
il me semble. Au lieu de vous écrire à vous je m’écrirai à moi-même et vous
serez les privilégiés de la discussion.
Bon voici l’article en
question des nuances s’imposent évidemment pour se l’approprier:
Bonjour,
Offrir de bons conseils, même
animé des meilleures intentions du monde,
ne s’avère pas toujours
judicieux.
Dans le témoignage ci-après
une croyante éprouve du remord
pour avoir fait de cette pseudo vertu
(mieux savoir que l’autre ce qui
est bon pour lui-elle)
un let motif durant de trop
nombreuses années.
L’attitude plus juste consiste à
croire
que l’autre dispose des
ressources intérieures nécessaires
pour effectuer les choix qui
s’avèrent les plus avantageux pour lui-elle,
même s’il y a risque d’erreurs ou
d’errements.
L’aide alors se déplace : au
lieu de conseiller on accompagne le discernement.
Sur demande, je peux acheminer le
point de vue de divers auteurs
sur cette question délicate
d’offrir des suggestions de
solutions,
surtout quand elles ne sont pas
sollicitées.
À certaines conditions, l’offre
de solutions est cependant justifiée.
Gaston
Les remords d’une maniaque
du contrôle
De l’importance du libre arbitre
Élizabeth Dye Aleteia 13
avril 2016
Un jour, j’ai décidé qu’il était
juste et noble, d’imposer mon aide aux personnes qui semblaient incapables de
faire de bons choix tous seuls.
Le contrôle des personnes, s’il
est mis à profit du bien, n’est-il pas la vocation la plus noble ? En tant
que bonne chrétienne, je me sentais dans l’obligation d’aider ceux qui étaient
incapables de s’aider eux-mêmes. Même si cela signifiait piétiner leurs propres
désirs.
Besoin d’un conseil non sollicité
? Je suis là pour vous !
Besoin d’une bénévole ? Je
suis la personne qu’il vous faut !
Quelqu’un doit bien s’assurer que
les choses sont faites correctement !
Mais un jour, tout cela s’est
effondré. Le jour où j’ai rendu visite à une personne que j’aimais… dans sa
chambre d’hôpital. Auparavant, croyant œuvrer pour son plus grand bien, je
m’étais imposée dans sa vie et je l’avais manipulée.
En entrant dans sa chambre, je
réfléchissais encore à la manière dont je pourrais intervenir. Je regardais les
oies, confectionnées avec des serviettes, placées délicatement sur le rebord de
la fenêtre par les femmes de ménage, dans une vaine tentative de faire
ressembler la chambre d’hôpital à un bateau de croisière.
Je me suis sentie complètement
vaincue. Face à la volonté et aux choix des hommes, tout était inutile.
J’ai donc abdiqué.
Avec la grâce de prier enfin pour
que soit faite la volonté de Dieu, j’ai réalisé toute l’affection que j’avais
pour cette femme. Et que tout ce que j’avais réellement désiré c’était de lui
donner mon amour. Le seul regret que j’aurais pu avoir dans ma vie,
c’était de ne pas aimer. J’ai regretté toute les fois où je n’avais pas aimé.
Je parle là du véritable Amour, et non pas de sentiments ou d’émotions. Je
voulais seulement lui donner de l’Amour. Je voulais aimer davantage.
Alors que je priais pour trouver
une manière d’aimer, que mon amie puisse percevoir dans son état de faiblesse,
j’ai vu une femme dépourvue de tous les signes extérieurs de dignité, à
l’exception de sa peau.
Je me suis alors emportée contre
Dieu : « Comment puis-je aimer ça ? ».
Il m’a répondu :
« Donne-lui la dignité qui lui appartient ».
Quelle dignité ? Elle n’en a
plus !
La dignité du libre arbitre. La
dignité du droit à suivre ses propres choix, même s’ils sont mauvais et qu’ils
nous blessent. Le libre arbitre, c’était la dernière chose que je voulais lui
offrir, mais je n’en ai jamais eu l’occasion.
Pour un instant, j’ai imaginé la
souffrance que Dieu éprouve à chaque fois que nous utilisons ce don suprême du
libre arbitre pour nous détourner de lui. J’ai compris à quel point ce don
est important… et j’ai eu honte.
Honte pour toutes les fois où
j’avais violé ce don, dans la vie des autres.
Honte pour toutes les fois où
j’avais empêché les personnes de prendre de bonnes décisions, par eux-mêmes.
Honte pour toutes les fois où je
les avais empêchés d’apprendre de leurs propres erreurs.
Voilà ce que j’avais fait avec
mon libre arbitre : je l’avais nié aux personnes qui m’étaient chères.
Qu’ai-je appris d’autre
? J’ai appris que ce que je qualifiais « d’aide aux autres », ne
concernait en définitive toujours que moi : mon niveau de confort et mon
orgueil, quand je croyais savoir ce qui était bon pour les autres ou pour
moi-même. Je voulais jouer le rôle de Dieu, non pas par amour, mais pour
éviter d’avoir à regarder les conséquences de leurs mauvais choix, leur
souffrance. Je mettais en avant ma « capacité d’aider » et ma
« grande expertise ». Mais mon aide n’a en définitive jamais
apporté une différence positive. Pire encore, mon aide a probablement été
un obstacle.
Voilà une leçon amère et
humiliante. Mais je l’ai bien apprise.
Ces derniers temps, je travaille
grandement à utiliser le don suprême de mon libre arbitre, afin de permettre
aux autres d’avoir leur propre dignité. Je crois avoir finalement compris que
l’amour ne signifie jamais porter atteinte à ce don. Peu importe la gravité de
la situation, ou combien noble est notre intention. Ce n’est pas facile,
surtout quand il y a des personnes qui en abusent et empirent leur vie.
Mais après tout, la chute a
commencé par un mauvais choix, fait librement. Et le salut du monde a commencé
par un « Oui », prononcé aussi librement. Alors je sais que c’est une
chose sérieuse et importante.
Je m’appelle Elizabeth… et je
suis une maniaque du contrôle en voie de guérison.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire