lundi 4 avril 2016

ENTRÉE CXIII (113) - VISAGE DE LA GENTILLESSE!



ENTRÉE CXIII (113)
04-04-2016
VISAGE DE LA GENTILLESSE!


Ce matin j’ai rencontré la gentillesse! Oui la gentillesse a un visage. L’infirmière qui m’a préparé et passé mon scan l’a fait avec beaucoup de respect et de délicatesse. Expliquant en détail la procédure, que je connaissais par ailleurs, mais quand même. Elle a pris le temps de tout expliquer. D’informer mon chum qui m’accompagnait du temps qu’il restait, etc… Je dois dire que j’avais un avant-midi moche, j’étais faible et très instable ce matin, des nausées et des douleurs aux extrémités. Donc je suis arrivé au centre hospitalier dans un état plutôt négatif, mais son sourire, son affabilité, son approche m’a rapidement gagné et fait du bien. De plus, quel cadeau, elle m’annonce que le protocole a changé je n’aurai pas à boire le liquide pendant une heure et ensuite elle m’annonce que je n’aurai pas de lavement non plus … yessss…. Mon rectum l’en remercie, d’autant plus,  qu’anticipant le test j’imagine, il était souffrant ce matin et me causait des douleurs avant même que je quitte la maison! Finalement le test qui devait prendre près de trois heures avec le temps d’attente a pris approximativement quatre-vingt-dix minutes. J’aurais peut-être pu, dans le temps,  recevoir l’onction des malades, tel que prévu. Cependant je ne me sentais vraiment pas assez bien pour recevoir quoi que ce soit. Enfin, tout cela pour dire que j’ai passé le scan sans trop de heurt. Il s’agit d’attendre le résultat maintenant.

Je prends quelques minutes pour chialer mon dada préféré et j’ai nommé, la non écoute du personnel soignant. Il me semble qu’au cœur du soin il devrait y avoir d’abord et avant tout l’écoute. Moi je ne veux pas être soigné par quelqu’un incapable de m’écouter. Alors après avoir été bien écouté par l’infirmière, le technicien lui, que je connais par ailleurs comme un non écoutant, à qui je dis que le pansement qu’il m’a mis est plein de sang et je lui demande d’en ajouter un. Il me répond, mais il faut peser sur le pansement pour ne pas qu’il saigne. Comme si c’était la première piqure que je recevais. Alors je lui réponds qu’en effet j’avais pesé sur le pansement, mais que ça saigne quand même. Alors il me répète, mais vous savez il faut peser sur le pansement. AAARRRGGGHHHH! Es-tu capable d’écouter stie! Je comprends qu’actuellement l‘écoute est déficitaire dans notre société, mais dans le réseau des soignants je trouve cela inacceptable.

Ces jours ci je pense beaucoup à la solitude. J'ai déjà écrit un article pour une revue sur le sujet de la solitude en fin de vie. J'avais eu du plaisir à l'écrire et il avait été bien reçu. Fidèle à moi même ce n'était pas un exposé théorique, je ne suis pas un théoricien, mais plutôt le partage d'expériences avec mes patients. Après tout je suis un clinicien. Mais ces jours-ci je suis beaucoup habité par ce sujet. Est-ce parce que je vis de la solitude? Je crois que oui. Oh c'est délicat d'en parler car les gens autour vont s'affairer, se culpabiliser, se reprocher, se questionner sur leur disponibilité etc... Non ce n'est pas mon objectif. Mais la solitude est un sentiment que je connais bien. Il m'est très familier depuis un très jeune âge. L'adolescence a été le moment le plus solitaire de ma vie, mais aussi des épisodes de notre vie de couple ou de famille furent des moments de grande solitude. Même des moments de grands succès dans ma vie professionnelle ou dans mon engagement communautaire comportaient des moments de solitude. Je reconnais que ces moments m'appartiennent et je ne blâme personne. Alors d'où vient elle cette solitude? Pourquoi est-elle présente dans ma vie? Évidemment la solitude m'appartient et je reconnais que souvent elle a été présente à des moments où je n'osais exprimer mes besoins. Restant seul avec mon besoin non exprimé, je créais ma propre solitude. Je ne suis pas certain que ce soit de cette ordre là en ce moment. Mais honnêtement je ne le sais pas. Tout ce que j'identifie c'est que le sentiment de solitude est présent. Je dirais même par moment envahissant. Parfois, cela m'amène à penser à ces patients qui sont morts seuls. Combien de fois je suis allé m'asseoir dans une chambre d'un patient décédé ou à l'agonie juste parce qu'il ou elle était seul. Pourquoi tout cela m'est si présent ces jours-ci? Réflexion à poursuivre je pense bien.

Journée moche, mais avec de bons moments, merci la VIE!

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