ENTRÉE XLIV
(44)
31-12-2015
Bonne année ?
Nous voilà le
31 décembre, j’ai une journée assez moche aujourd’hui. Je me sens terriblement
fatigué. Je suis déçu. Je dors dans l’avant-midi avant d’aller au CLSC pour
faire retirer mon biberon de CHIMIVIE et brûler quelques bourgeons de ma
stomie. En sortant du CLSC je me sens épuisé. Je remets donc mon projet d’aller
faire une petite épicerie et acheter un petit électro-ménager que je reluque
chez Canadian Tire.
(Nycole me répète
qu’on a pas de place pour le ranger et que de toute façon elle n’en voit pas l’utilité.
Mais voyons donc, je le veux absolument et je suis certain que l’on s’en servirait
au moins quelques fois par année (sic). C’est un réchaud à plat. Vous savez comme dans
les buffets. 2 contenants dans un beau réchaud pour garder les aliments au
chaud pendant le service. C’est clair que c’est absolument nécessaire! Entéka
je me sens trop épuisé pour m’y rendre.)
J’arrive à la maison
et je mange un peu (oui oui mon deuxième dîner.) Je porte malgré ma fatigue, ou
en est-ce même la cause, l’idée d’une nouvelle année qui commence. Le fameux
souhait de BONNE ANNÉE. Quand on a une mauvaise année on peut dire adieu à
celle-ci dans l’espérance d’une meilleure à venir. Mais je n’arrive pas à être
dans cet esprit.
Il me semble
que pour moi l’année qui vient sera aussi moche que celle qui vient de se
terminer. Je ne dis pas cela en victime cherchant de la consolation, mais
simplement comme un état de fait selon mon état d’âme aujourd’hui. Après tout,
de traitements en traitements mon corps faiblit. Il m’en reste quand même neuf
minimalement. Je fais face à une possible chirurgie ou deux encore, ou pire me
dit-on, pas de chirurgie. C’est l’année où se décidera mon sort! Est-ce que je manque
de confiance, d’espérance, de positivisme ce soir? Je dirais oui. BONNE ANNÉE!
Je la souhaite bonne, mais pour le moment cela prendrait un miracle et vous
savez ce que je pense des miracles!
Bon bon le
gros, un petit « pity party » ce soir!! Non pas vraiment, je fais
juste réfléchir à cette expression BONNE ANNÉE et ce qu’elle produit en moi. Je
n’ai pas de misère à la souhaiter bonne aux autres au contraire. Je la veux la
meilleure possible pour toutes les personnes que j’aime. Je la veux pleine de
moments lumineux, de paix, de joie et de SANTÉ. C’est là que ça se gâte pour
moi. Je suis envieux peut-être? Ce mot SANTÉ, ce souhait de SANTÉ, pas capable
de l’entendre quand on me le dit et suis envieux quand je la souhaite aux
autres. Moi il n’y en pas de santé. Il y a ARNOLD! J’ai le goût de le crier à
chaque fois, mais ce serait insensible pour la personne qui me souhaite sincèrement
une meilleure santé.
Ce soir je suis allé chez ma fille pour le réveillon, mais j’avoue que je n’y étais pas trop. Mon corps était fatigué, mon esprit un peu dans cet état de se demander qu’est-ce que je fête vraiment en ce début de NOUVELLE ANNÉE! J’avais de la douleur. Je savais que je ne resterais pas longtemps, mais déçu au moment où j’ai choisi de retourner à la maison avant minuit. Tout me demande un tel effort. Même me respecter dans mes besoins demande un effort, par ce que je sais que vais décevoir les miens. Oh jamais qu’ils ne le diront. Ils n’oseront peut être même pas le penser. Mais … pensons y un peu c’est moi le patriarche. Le seul, l‘UNIQUE! Sans moi présent il y a un gros vide voyons. Cela crée une absence, un manque, je ne suis pas fou je le sais. Même peut être que chez certains cela créé un sentiment d’abandon. Ce soir j’aurais voulu aller chez nos amis souligner l’anniversaire de Siméon, ce que nous faisons depuis des années, j’aurais voulu rester plus longtemps au réveillon, j’aurais voulu être plus en forme, être plus présent, mais bon ce ne fut pas le cas. Une fois dans le silence d’une maison vide je suis tombé endormi sans hésiter.
BONNE ANNÉE
mon cul! Voilà ce que je porte. Peut-être serait-ce ma dernière! Bon je l’ai
dit, fallait que ça sorte et c’est sorti. Souhaitons que ce soit exorciser une
fois pour toute !( je sais avec a tête que ce ne sera pas la dernière) Souhaitons que je puisse
moi aussi, et je sais que je le peux, passer par-dessus cela et voir les moments
lumineux du quotidien dans l’année qui vient. Cesser de regarder trop loin en
avant. Prendre une journée à la fois,
comme elle vient et non pas comme je voudrais qu’elle soit. Cela fera une bonne
année malgré tout.
Des moments
lumineux j’en vis tous les jours et j’en rends grâce avant de m’endormir le soir.
Comme ce soir j’ai écouté le récit des enfants de retour d’une expédition
culturelle à Québec organisée par Nathalie. Elles en avaient des choses à
raconter. Éloïze qui faisait le tour de chaque personne pour lui raconter avec
passion les valeurs curatives des pierres amérindiennes qu’elle s’est achetées,
grâce au soutien financier de Nathalie qui a ajouté à son budget : « Parce
que ça coûte cher papi. » C’était tellement beau à voir et à entendre.
Alycia qui racontait ses deux journées de visite, tentant de se rappeler des
activités et des détails historiques tant ils y en avaient. Fièrement, elle exhibe
son souvenir qui était un drapeau de la Nouvelle-France qui fit la fierté de
maman prof d’histoire. Et que dire de sa façon presque révérencieuse de parler
de la Porte Sainte à Québec et des mains de Jésus. Et les autres… fatigués mais
heureux de leur voyage, ici je parle des adultes hahaha.
Moment
lumineux de constater que Mélissa, qui nous recevait, avait préparé elle-même des
bouchées délicieuses. Moi qui croyais qu’elle allait acheter tout cela tout
fait, pas du tout, elle les a tout créés de ses propres mains. Wow! Que de
patience et d’énergies elle a dépensées pour nous bien recevoir.
Moment
lumineux quand nous avons joué ensemble à un jeu qui nous a pris plus de temps
à comprendre qu’à jouer.
Moment
lumineux quand Nathalie, la copine de Christopher, est arrivée de son patelin
du Saguenay Lac St-Jean, saine et sauve.
Moment lumineux
quand j’ai pu donner à boire à notre petite Élisabeth et qu’elle me fixait du
regard en me tenant le bout du doigt. Ok le tout s’est gâté au moment où elle s’est
mise à hurler! Mais bon c’était le moment de laisser mamie vivre son « moment
lumineux ». Hahaha!
Ben oui il y
en a en masse des moments lumineux dans nos vies si on se donne la peine de
regarder avec les yeux d’enfant au lieu de nos yeux d’adultes préoccupés par l’avenir.
Ouf! Cet exercice d’écrire est vraiment aidant pour moi, même si exigeant. Il m’aide
vraiment à nommer et recadrer ce que je vis.
En conclusion,
je terminerai avec mes vœux de BONNE ANNÉE remplie de beaux moments lumineux,
de PAIX et de JOIE dans votre cœur, de SANTÉ en masse et le paradis maintenant !
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