ENTRÉE LVIX (59)
17-01-16
ESPÉRANCE?
Aujourd’hui, une journée en tandem où deux éclopés
se sont donnés la main pour arriver à fonctionner convenablement dans la et
faire quelques tâches ménagères. Mais c’est ensemble que nous avons travaillé.
Un vrai bon vieux tandem. Fallait nous voir allé. Oui lentement, mais quand
même sûrement. Donc on n’avait pas le goût ou l’énergie de sortir de la maison,
mais il y avait comme un besoin de faire quelque chose pour se dégourdir un peu.
Alors nous avons lavé le lit, dégeler le congélateur du sous-sol, nettoyer le
dégât que cela à causer (hihihi), fait cuire une recette de boulettes au jambon,
Cela paraît facile et ordinaire, mais juste monter l’escalier pour moi est un
défi olympique ces jours-ci. Nycole a pas beaucoup d’énergie encore à cause du
rhume, donc un défi pour nous deux d’accomplir ces tâches. Nous les avons réussis
avec détermination et surtout avec humour et plusieurs pauses. Cela nourrit
notre espérance de pouvoir accomplir malgré nos limites.
En écoutant les nouvelles durant une de nos pause
un reportage sur un jeune athlète du Saguenay, qui a le même cancer que moi
avec les métastases au foie, parle d’un traitement de chimio d’embolisation où
on injecte directement la chimio dans les métastases. Ce traitement se donne en
Allemagne. Il y va tous les mois au coût approximatif de 18 000$ pour deux
traitements grâce à des levées de fonds. Il a choisi cette avenue car l’opération
du foie ne semblait pas assez efficace. C’est au moins la troisième personne que
j’entends parler de ces traitements en Allemagne. Y-a-t-il là une espérance
pour moi?
J’ai déjà abordé avec l’oncologue cette approche directe
au foie. Elle m’a répondu que l’opération était la première étape. Si c’était
le cas pourquoi tant de monde se rende en Allemagne, plus de 300 par an
apparemment? Je suis vraiment tiraillé devant cette réalité. Je vois ce jeune
athlète dans la trentaine, il mérite toutes les chances de survie. Heureusement
les levées de fonds lui permettent de poursuivre ses traitements en Allemagne.
Moi je suis plus vieux, pas très connu et peu enclin à demander au monde de
financer mes traitements. Ma question
est pourquoi ne le fait-on pas ici au Québec? Si cela fonctionne en Allemagne pourquoi
pas ici?
Le 29 janvier, je rencontre le chirurgien spécialiste
du foie à St-Luc et j’ai bien l’intention de lui poser la question. On a tous besoin
d’espérance et cela passe par l’assurance
que les meilleurs traitements me sont disponibles. Cela nourri mon espérance.
Je trouve très difficile de penser qu’un traitement existe, mais qu’il ne m’est
pas disponible. Et encore pire qu’il ne m’est pas disponible pour des raisons
économiques. Que le gouvernement du Québec n’autoriserait pas ce traitement,
alors qu’il est disponible dans d’autres pays. Cela je dois l’avouer me fait bondir
pas mal.
Mais bon, je vais commencer par faire une recherche
sur le WEB pour voir ce qui se dit au sujet de ce traitement. Ensuite je vais
échanger avec le chirurgien pour voir les possibles et si l’opération ne semble
pas la solution la plus efficace j’aborderai une réflexion sur la possibilité d’obtenir
ce traitement.
Question cependant qui m’habite profondément:
Est-il sage de penser investir, à mon âge, dans ce genre de traitement et
risquer de fragiliser l’avenir financier de ma famille. Après tout, comme tout
traitement j’imagine que celui-ci ne vient as plus avec une garantie de succès.
Il faut donc y penser! J’ai quand même 62 ans, ce n’est pas vieux mais… pas
jeune non plus. Oufff ce genre de question me bouleverse beaucoup. Jamais je ne
voudrais m’approprier le patrimoine familial que pour mes besoins. En même
temps, l’idée qu’un meilleur traitement existe peut-être et que je pourrais en
bénéficier et peut-être survivre ce cancer nourrit une espérance fantasmique.
À suivre je pense
bien.
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