vendredi 15 janvier 2016

ENTRÉE LVII (57) - MERCI LA VIE!



ENTRÉE LVII (57)
14-01-2016
MERCI LA VIE!

Ce soir, j’ai le goût de rendre grâce pour tout ce que la Vie me donne par le biais d’ARNOLD . Oh ne pensez pas que je la remercie pour ARNOLD, oh que non. Mais je ne peux que reconnaître tout ce que je vis de beaux et grands depuis son arrivée dans ma vie. Tristement direz-vous? Moi aussi je le disais. Mais je pense réellement que de bouder le bonheur à cause de sa source est une offense à la Vie!

Aujourd’hui mes amis Francine et Siméon m’ont apporté le dïner que nous avons partagé ensemble et m’ont accompagné pour mon rendez-vous au CLSC.  Au retour Siméon a déneigé ma voiture. Quelle gentillesse. Plus encore je dirais quel amour. Ces deux amis de longue date, presque membre de notre famille, sont présents d’une façon incroyable et tellement aidant. Ce sont nos amis, on a élevé nos familles ensemble, on a voyagé ensemble, on a ri et pleurer ensemble. Mais depuis l’arrivée d’ARNOLD tout s’intensifie.

Les enfants qui m’entourent tous et toutes à leur façon, selon leur  caractère et leur disponibilité dans le respect de leurs besoins et des miens.  On vit des moments précieux ensemble. Évidemment on voudrait en avoir plus, mais là ARNOLD et le vie qui se continue dans chaque petite famille tirent sur les ficelles. Donc, il  faut se contenter de profiter des moments précieux ensemble qui nous sont donnés. On en profite différemment en faisant des ajustements. Par exemple ma présence doit être écourtée un peu parfois à cause de la fatigue. Nous sommes nombreux et le bruit et le mouvementé me fatigue plus qu'à l'habitude. Je ne peux passer sous silence les vidéos et power point que mes enfants créent pour chaque traitement de chimio reçu à date. Des créations humoristiques, touchantes, prenantes et remplies de leur amour pour moi. Je suis émerveillé et profondément touché par toute cette affection, cet amour générateur de tant de créativité et de dépenses d’énergies de ma tribu.  Et tout cela pour moi! Wow. Chaque fois que je reçois un texto « Comment ça va aujourd’hui » ou un « Je t’aime » «  Je pense à toi », un courriel avec un article de réflexion ou d’information, une offre de service « As-tu besoin de quelque chose je vais à l’épicerie », à chaque fois je me sens privilégié et aimé.

Ma relation avec ma sœur et mon beau-frère s’intensifie d’amour exprimé et ressentie plus profondément. Chaque occasion ensemble est une fête et un moment précieux de partage de ce que l’on vit et de ce qu’ARNOLD nous apporte d’inquiétudes et de tristesses. L’urgence de vivre nous rassemble et nous invite à  profiter des opportunités. Mais la vie continue. ARNOLD est là et affecte des plans parfois, mais je tente de ne pas le laisser gagner et gâcher. Ils partiront bientôt pour quelques mois, je suis heureux pour eux, mais triste pour moi de ne pas les voir pendant tout ce temps. 

Des retrouvailles sont initiées avec ma fratrie, avec des amis, des connaissances et chacune d’elle m’apporte quelque chose de VÉRITÉ dans ma vie. C’est aussi un beau cadeau. Ces retrouvailles permettent une réelle occasion de valider l’authenticité, de voir yeux dans les yeux. Ces retrouvailles ne me créent pas des attentes, mais me permettent de boucler des boucles, d’ouvrir des POSSIBLES ou de les fermer qui sait. Je veux que ces rencontres soient le plus vrais possibles. Parfois c’est moi qui initie et parfois ce sont les autres. Au début j’ai évidemment, sous le choc de l’annonce, voulu rester isolé avec ma tribu. Mais depuis j’ai ouvert la porte et cela occasionne de belles rencontres quel qu’en soit l’issue finale. Dans la VÉRITÉ on trouve aussi la LIBERTÉ. J’ai été encouragé et touché par de nombreuses communications écrites de la part des collègues de travail qui m’ont inondé d’amour et d’affection depuis le premier jour de mon hospitalisation. C’est incommensurablement touchant!

Je veux conclure évidemment en disant merci à la VIE pour ma partenaire de tout le temps. Nycole qui est avec moi depuis plus de 47 ans doit faire face à cette nouvelle réalité dans notre vie. Elle le fait courageusement, amoureusement, près de moi à tous les instants, s’inquiétant de mes besoins, accueillant mes états d'âme, mes humeurs et mes besoins. Je ne suis pas sans savoir combien elle est  triste et affectée par ma maladie. Combien elle trouve difficile de côtoyer la maladie en temps normal, mais là c’est son homme! C’est invivable! Je m’émerveille de l’entendre dire ces jours-ci qu’elle manque de ne pouvoir m’embrasser à cause du rhume qui prend du temps à la quitter. C’est tu beau ça après tant d’années de baisers! Nycole est ma force actuellement, son grand courage est un beau modèle pour moi. Ah c’est certain que j’aimerais qu’elle soit avec moi tout le temps, mais elle a besoin de continuer à travailler et je comprends bien que cela lui donne l’occasion de retrouver son réseau de soutien, de se changer les idées et de sortir de la morosité. Cela lui donne l’air nécessaire pour se refaire les énergies et respirer autre chose qu’ARNOLD. Cela lui donne une certaine normalité. Jamais je ne voudrais la priver de cela. Je m’inquiète d’elle, elle dort peu, elle s’inquiète beaucoup pour moi, pour elle et pour nous. Mais malgré cela elle CHOISIT de mettre le focus sur le plaisir d’être ensemble. C’est un choix que nous faisons tous les deux, tous les jours. Parfois difficile, mais nous y revenons dès que la tristesse est passée. L’amour de Nycole est ma motivation de vivre, mon air qui me permet de respirer et qui me donne la force nécessaire. Je suis vraiment privilégié. MERCI LA VIE! Ces jours-ci mous tenons, à la suggestion de Nathalie, un pot de MERCI À LA VIE, dans lequel nous déposons sur papier des MERCIS dont nous voulons nous rappeler à la fin de cette année. Le premier merci que j’y ai déposé fut pour remercier la Vie de m’avoir donné cette femme extraordinaire.

En terminant et pour faire plaisir à ma belle mère qui me dit qu'elle aime moins les entrées où je ne parle pas de comment je me sens. Donc belle maman voici les nouvelles de la journée. Un avant midi pas pire du tout, mais dès l'heure du midi la fatigue a pris le dessus. Au retour du CLSC je devais aller faire des commissions ou au cinéma pour me changer les idées, mais la fatigue a pris le dessus et je suis revenu à la maison me reposer. J'ai dormi une bonne partie de la soirée aussi. Ce qui explique pourquoi je suis réveillé depuis onze heures, il est maintenant 2 heures du matin. Malgré tout une bonne et belle journée. Je continue mes tylenols aux quatre heures, je porte mes gants pour tout car les neuropathies sont plus présentes. Depuis quelques jours j'avale le gargarisme médicamenté plutôt que de le rejeter et cela semble amélioré l'état de ma langue qui brûle moins.

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