dimanche 10 janvier 2016

ENTRÉE LII (52) - LES QUESTIONS OU LES RÉPONSES.



ENTRÉE LII (52)
08-01-2016

LES QUESTIONS OU LES RÉPONSES

Je me souviens quand j’étais en thérapie, souvent j’arrivais chez le psy en disant je ne sais de quoi je vais parler. Et pourtant les cinquante minutes passaient rapidement et je ne manquais jamais de sujets.

Eh bien c’est un peu comme cela ce soir. Je ne sais pas ce que j’aurais le goût d’écrire. En même temps plusieurs sujets se bousculent dans ma tête. Donc comme chez le psy je commence sans trop savoir. Je me lance et on verra ce qui montera.

Je sais bien que je ne suis pas obligé d’écrire tous les jours. Je ne m’étais pas donné ce mandat au départ. Mais j’aime l’exercice d’écriture. J’aime ce que cela m’apporte. J’aime prendre le temps de coucher sur papier une partie de ce qui m’habite. Et finalement j’aime ce que cela provoque en moi de réflexions, de prises de conscience et de découvertes.

Je disais plusieurs sujets m’habitent. J’en nomme quelques un :

  • ·       La durée du blog - qu’arrivera-t-il au blog si les traitements sont efficaces et je survis plusieurs années? Vais-je l’arrêter? Vais-je poursuivre à ce rythme ? (comme chez le psy on commence souvent par le sujet le moins menaçant)
  • ·       La sexualité – comment arriver à surmonter certaines contraintes que nous posent ma condition afin de reprendre le plaisir et la spontanéité de nos relations?
  • ·       Ma rencontre avec les chirurgiens à St-Luc – je me sens très fébrile, non nerveux, à la pensée de cette rencontre prévue à la fin du mois. Comment réagir si on m’offre l’opération au foie, si on me refuse l’opération? Une partie de moi reconnaît bien que l’opération est un plus pour moi, mais une partie de moi ne veut pas être opéré à nouveau. Par contre, si on me refuse l’opération c’est que finalement les chances de survie prolongée sont minces. Ouffff!
  • ·       Un quatrième traitement s’en vient mardi – serait-ce plus difficile que le dernier, moins difficile, pareille?
  • ·       Je mange sans arrêt – comment reprendre le contrôle sur mon alimentation et ma glycémie? je n’en vois pas l’utilité vraiment pour le moment.
  • ·       J’aimerais être plus présent à mes enfants – Comment maximiser les moments où je vais mieux pour me rendre auprès des enfants plus éloignés.
  • ·       Ce serait important que je dorme plus que quatre heures par nuit – Comment  y arriver sans prendre des ATIVANS?
 J’arrête ici parce que la tête me tourne. Comme vous voyez les sujets ne manquent pas et je ne les ai pas tous nommé. Évidemment ils n’ont pas tous la même importance et je ne crois pas devoir nécessairement répondre à toutes ces interrogations. En fait, le lâcher prise, me dicte de me contenter de ne pas y répondre et laisser la Vie me dicter les réponses. Une autre façon de lâcher le contrôle.

Cependant, je me rends compte, qu’au cours de la journée il me vient ÉNORMÉMENT de questionnements. Et certainement plusieurs autres que je ne conscientise pas vraiment. Le blog me permet de prendre le pouls de ma réflexion. 

Les réponses pour moi sont moins importantes que les questions. J'aime avoir des questions, La quête de l'être humain ne passe-t-elle pas par les questions? Je me souviens d'un de mes profs de théologie qui disait en début de son cours sur la souffrance, que quand le cours finirait nous aurions plus de questions que de réponses. Cela m'allait bien. Je n'ai pas peur des questions. J'ai plus peur des réponses,

Par exemple, une question que j'ai entendu et porté moi même pendant longtemps: Si Dieu existe pourquoi permet-il que les humains souffrent autant?  J'en ai entendu bien ds réponses à cette question. Mais c'est dans un petit livre du rabbin Harold Samuel Kushner, WHEN BAD THINGS HAPPEN TO GOOD PEOPLE,  que j'ai trouvé MA réponse il y a longtemps. Celle avec laquelle je pouvais vivre. La question ne me faisait pas peur, mais certaines des réponses que j'entendais de certaines écoles de pensées théologiques, me dérangeaient grandement. Elles n'arrivaient  pas à m"aider à comprendre pourquoi Nycole qui était enceinte (elle était toujours enceinte) souffrait autant. Le livre de KUSHNER a apaisé la colère que je portais envers Dieu à ce moment. Et il continue de m'apaiser. Cependant quand j'ai tenté de partager cette réflexion avec une collègue théologienne, elle m'a invité à être prudent et ne pas dire de telles choses publiquement. Les réponses font peur et non les questions!

Je suis resté bouche bée devant sa réaction, mais elle m'a aidé à comprendre que ce genre de réflexion peut en effet faire peur et c'est mieux de garder pour soi certaines pistes de réflexion et de réponses. 

Voilà je m'arrête ici. Merci de m'avoir suivi dans mes dédales intellectuelles. Si vous portez des questions aussi c'est que vous êtes bien en Vie! BRAVO.... N'ayons pas peur des questions.  N'ayons pas peur d'explorer toutes les réponses possibles. C'est dans cette quête que l'être humain s'élève au dessus des convenances et redéfinit sa raison d'être sur cette terre.

OUFFFF quels détours incroyables de passer par l'anodin et l'anecdotique  pour en arriver à l'essentiel. 

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