ENTRÉE CXXXVII (137)
02-05-2016
LE LIVRE!
Un livre est né?
J’ai, en effet,
finalement commencé d’écrire les premières pages de mon livre. Il est loin d’être
né. En fait il ne naîtra peut-être jamais, mais l’exercice de relater les
récits de mes patients aux soins palliatifs me fait du bien car je me retrempe
dans les expériences cliniques et humaines qui m’ont beaucoup fait grandir
durant ces 20 dernières années. Il est bon, il me semble, dans ma situation de
me replonger dans les aspects vivifiants de ces récits, de ces « relations »
passées. J’écris à la bibliothèque municipale devant la superbe vue de la rivière
des Mille Iles. Un lieu merveilleux.
Donc ce livre porte sur les soins
palliatifs?
Non il porteRA,
si je le complète, sur les histoires des
patients en fin de vie aux soins palliatifs. En tout cas, c’est la prémices en
ce moment. Je verrai avec le temps. Actuellement l’orientation qui m’habite se
résume en cette phrase : JE NE MOURRAI PAS AVANT D’ÊTRE MORT! Cette pensée
m’a habité dès que j’ai reçu mon diagnostic de cancer et le pronostic sévère . Donc
ce sont des histoires de personnes qui ont voulu VIVRE à plein, à leur façon,
jusqu’à ce que la mort mette fin à leur trajet sur cette terre. Gardons en tête
que ces personnes sont hospitalisées donc affaiblies et limitées. Elles m’ont
beaucoup appris sur la VIE et sur la MORT et je souhaite leur rendre hommage par
ce livre. Je souhaite aussi démystifier la fin de vie comme étant un temps de
mort. C’est un temps de VIE avant la mort. On n’est pas mort avant de mourir! Et pour beaucoup de gens, la mort n'est qu'un passage vers une nouvelle Vie.
C’est facile pour toi d’écrire?
Oui comme le
blog le témoigne j’écris facilement. Mais je ne suis pas un écrivain. Il y a
une différence entre le blog et un livre. Aussi, il est facile pour moi d’écrire
à partir de mon quotidien, mais raconter les récits des autres avec le plus de
fidélité possible est une autre histoire. Je n’ai pas un bon français étant
donné que mon influence littéraire a été, pendant toutes mes années
formatrices, plutôt anglophone même si je suis allé à l’école en français. Je
ne lisais que des livres et n’écoutais que la télévision anglophone. Donc ma
syntaxe, ma grammaire, mes tournures de phrases ne sont pas à la hauteur
littéraire francophone. ENTÉKA on verra et j’ai des ressources autour de moi
qui sauront corriger mes limites littéraires.
Qu’est-ce que cela te fait de
revisiter ces récits?
Hmmm bonne
question. Je suis pris par différentes émotions. Évidemment je ne peux cacher
que de revisiter la fin de vie de ces personnes me place bien en face de la
mienne. Je trouve cela un peu anxiogène, malgré l’aspect très positif de ces
récits. Ce qui m’amène à une autre émotion, en revisitant ces histoires de VIE
je me sens encouragé et stimulée dans mon désir de ne pas mourir avant d’être
mort. Déjà, je n’ai que deux récits d’écrit et je ressens cette stimulation.
Cependant, je vis aussi une inquiétude à savoir serai-je à la hauteur de ces récits
et de mon souhait de VIVRE ma mort et non pas mourir ma vie. Je suis préoccupé
aussi d’être fidèle à leur histoire, de bien raconter tout en cachant les
aspects qui pourraient les identifier. En faisant cela cependant, j'ai l'impression qu'il n'y a pas assez de viande autour de l'os. Alors comme tu vois beaucoup d’enjeux
autour de ce projet.
Es-tu plus inquiet qu’il ne soit pas
publié ou qu’il le soit?
Quelle bonne
question haha! Si je l’écris et qu’il est refusé je serai déçu évidemment, mais
ce ne sera qu’entre moi et les personnes qui l’ont refusé. Mais si je l’écris
et qu’il est publié je serai à la merci de la critique populaire et littéraire.
Qu’est-ce qui est pire selon toi pour moi?
Qu’il ne soit pas publié?
Hahaha tu me
connais bien. Parce qu’une fois accepté par une maison d’édition je serais satisfait de savoir qu’il est à la hauteur de la publication. Qu’il ne plaise pas à tout le monde
ce serait tout à fait normal.
Et quelques mots pour ta
bele-mère, comment vas-tu?
Je vais bien.
Je réussi à faire 20 minutes de tapis roulant tous les matins ou presque. Je
dors passablement bien 5 à 6 heures par nuit. Malheureusement mes doigts me font
mal et m’handicapent dans mon écriture et dans les gestes qui demandent un peu plus de doigté (sans jeux de mot). Je remarque que quand je
quitte le bibliothèque après deux heures d’écriture je suis assez fatigué. En
fait, aujourd’hui j’ai dormi tout l’après-midi. Je me suis réveillé à 16h15 et je m'étais couché vers 13h30. J'étais vraiment fatigué et pourtant je n'avais pas fait grand chose.
Mais sinon je vais assez bien belle-maman. Et je ne parlerai pas de ma barbe.
J'avais rien de particulier à dire quand je me suis placé à l'ordinateur et maintenant il me semble que j'aurais bien des sujets à aborder. Demain je les aurai oublié, mais je suis fatigué, il est 22h43 et cela me prendra une autre heure avant d'arriver à me calmer assez pour dormir.
Merci la VIE!
Aucun commentaire:
Publier un commentaire