mardi 24 mai 2016

ENTRÉE CLIV (154) - MAGNIFQUE



ENTRÉE CLIV (154)
24-05-2016
MAGNIFQUE

Oh un titre assez positif pour partir!

Oui une super belle journée. Réveillé à cinq heures, petite sortie sur le terrain. Énergie pas très forte mais bon faut se mobiliser pour les prises de sang. Alors hop au centre hospitalier. Arrivé à 6h45 et 7h00 je suis appelé et assis dans ma chaise attendant l’infirmière. L’avantage, le seul vraiment, d’avoir des traitements de chimio, nous passons en priorité. Un peu comme hier, je me suis surpris à regarder les gens dans la salle d’attente et la salle de prélèvement en me demandant qu’elle est leur histoire de souffrance? Certaines personnes sont souriantes, mais plusieurs plutôt taciturnes, inquiets même, en tout cas c’est l’interprétation que j’en ai fait sans validation. Je me suis fait dire il y a quelques temps que j’interprétais. Je ne vois pas comment faire autrement. On interprète constamment que ce soit à partir des non verbaux, des expressions utilisées, du ton sur lequel les mots sont dits. Je ne vois pas comment en relation avec les gens on peut faire autrement qu’interpréter. Il est important cependant, dans certaines situations plutôt délicates, de valider son interprétation. Tout ceci pour dire que de me concentrer sur l’histoire de souffrance de l’autre, même sans la connaître, tout en l'interprétant, me décentre de la mienne.

Vraiment tu y arrives?

Oui aussi bizarre que cela puisse paraître cela fonctionne. Ça me ramène au temps où je faisais mon travail d’accompagnateur. J’ai toujours trouvé que d’écouter l’histoire de souffrance d’un autre, en plus de m’aider à « grandir » (un terme trop souvent galvaudé), m’aidait à relativiser la mienne. Je me souviens que lors d’un prélèvement sanguin un matin où je ne me sentais pas très jojo, un petit garçon est venu s’asseoir dans la chaise en face de la mienne. J’ai dit à l’infirmière  que ça aidait à mettre les choses en perspective : « j’ai 62 ans et lui 5 ou 6 ». Voir ces visages assombris, ces corps meurtris dans certains cas, ces regards inquiets ou soumis devant l’inévitable attente d’un diagnostic, peut-être un peu morbidement, me place parmi un groupe « select », me sort de mon isolement et rejoint ma conviction profonde qui s’exprime par : pourquoi pas moi?

Un groupe que tu aimerais quitter…

Oui évidemment, mais cela n’est pas sous mon contrôle. Je suis membre de ce groupe que je le veuille ou non. Mais cela peut nous empêcher de nous morfonde sur notre sort quand on prend conscience des autres souffrants autour. me si je n'ai pas les détails ce n'est pas grave, c'est peut-être même mieux ainsi.
 

La suite de ta journée?

Au retour du centre hospitalier je suis allé tenter de trouver un boyau d’arrosage plus flexible pour que Nycole ait moins de misère avec l’arrosage. Je suis revenu bredouille. le boyau que je voulais acheter, en plus d’être dispendieux, le commis m’a avoué qu’il a reçu plusieurs commentaires négatifs. Donc au retour j’ai entrepris (là j’étais plus réveillé) le ménage printanier du cabanon. Grâce à l’aide de Christopher et Nathalie nous avons fait un bon ménage et sortie plusieurs gros rebuts (hahaha). Nous sommes allés manger au resto, placoté et ensuite papi a dormi pendant trois heures.

Tu es resté positif quand même?

Quand même? Quand même?  Ben oui je suis content de ma journée et je comprends qu’après un « gros » effort je doive dormir et refaire mes énergies. Comme dirait Dre Samimi, « vous en aviez pas de réserve quand on a commencé les traitements. » Je suis positif parce que mes deux dernières journées avant mon traitement ont été agréables et vivifiantes. Je suis positif car je suis sorti du brouillard et de la brume. J’espère que ce sera pour un bon moment. Mais demain traitement alors…. Je ne me fais pas d’illusion.

Merci la VIE pour cette magnifique journée!

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