vendredi 6 mai 2016

ENTRÉE CXXXIX (139) - FRUSTRATION!



ENTRÉE CXXXIX (139)
07-05-2016
FRUSTRATION!

T’es frustré!

Oui Nycole et moi avons posé du papier peint dans la chambre à coucher. C’est un papier peint dispendieux que nous avons acheté l’an dernier. Il fallait peindre la chambre avant, ce que Christopher a fait cette semaine. Donc nous avons décidé, cet après-midi, de poser le papier peint qui n’est pas préencollé. C’est  la première fois que nous posons un papier peint qui exige de la colle. Donc ce matin en allant faire l’épicerie nous sommes arrêtés chez BENJAMIN MOORE pour demander conseil. « C’est simple et facile » de dire la décoratrice. Cette phrase, me suis-je dit, n’augure pas bien. Chaque fois que quelqu’un me dit cela la situation dégénère. Cette fois ne fut pas différente. Tel que suggéré, j’ai mais la colle au mur et nous avons placé la tapisserie sur le mur ainsi collé. Quelle merde! La colle tache la tapisserie et ne pars pas. Donc nous avons une tapisserie foncée, sur lesquels chaque joint paraît et qui est tachée de colle qui ne part pas. Quelle merde!

Je présume que ta réaction et celle de Nycole sont différentes?

Oui moi je trouve qu’il y a des choses plus graves dans la vie. Nycole évidemment ne veut pas du tout accepter. Elle a dépensé beaucoup d’énergies à brosser la tapisserie pour enlever la colle, elle a même peint les joints pour les cacher. Beaucoup mieux. Mais les taches de colle reviennent. Moi je laisserais les choses comme elles sont, mais Nycole cherche une solution. Il est clair que nos deux dynamiques sont à l’œuvre. Nycole doit trouver une solution et moi je lâche prise et accepte ce qui est.  Des dynamiques que nous connaissons bien.

Je sens que tu vas me parler de vos blessures d’enfances, ai-je raison?

Ben non pas du tout. Bien en fait, nos blessures d’enfance ont en effet cristallisé certaines dynamiques en nous. Ces dynamiques nous ont protégés toute notre vie contre ce qui nous fait peur ou fait mal. Alors tu as raison, nos blessures d’enfance ont certainement joué dans nos façons de voir cette situation avec le papier peint.

Se défait-on jamais des effets négatifs de nos dynamiques liées à la blessure d’enfance?

Entéka on peut se défaire de leur emprise. Il faut, pour y arriver,  faire une bonne introspection, comprendre quels faux crédos m’habitent et les confronter. Ce n’est pas facile, mais c’est  faisable. Je donne un exemple : l’abandon  est ma blessure d’enfance. Très jeune, j’ai été placé dans une ressource, le temps que ma mère se remette d’une dépression majeure pour laquelle elle a été hospitalisée. Cela a imprimé en moi le fait que je dois être un mauvais garçon, je ne dois pas être aussi important que les autres car on m’a placé avec des étrangers qui ont abusé de moi (enfin mon souvenir me laisse le présager). Alors deux faux credo, entre autres,  se sont immiscés dans mon esprit: je ne suis pas un bon garçon et je n’ai pas beaucoup de valeur. Donc j’ai passé une bonne partie de ma vie à vouloir prouver ma valeur en entreprenant de gros chantiers, en tentant de toujours être le meilleur dans mon domaine. Ou au moins perçu comme le meilleur. Le deuxième comportement né de ma blessure, c’est ma propension à abandonner l’autre avant qu’il m’abandonne.

Tu as pu changer cela?

Disons que j’ai confronté mes faux crédos. J’ai choisit d’objectivement entendre et croire ce que Dieu me dit de moi. « Tu es précieux et je t’aime. » J’ai pu objectivement confronter l’image négative que j'ai de moi et revisiter mes préjugés. J’ai pu ainsi voir que plusieurs fois c’est moi qui crée ma propre détresse personnelle.

Donc tout est réglé?

Oh que non! En être conscient est une chose. Changer en est une autre. Ce que je dirais c’est que je suis moins victime de mes faux crédos. Les ayant vus et confrontés, il m’est plus facile de ne pas me laisser envahir par les émotions négatives ou par les comportements mortifères. Ceci étant dit, je dois me le répéter souvent, ce n’est pas acquis et je me fais prendre par des rechutes.

Pourquoi est-ce si difficile?

Les faux crédos sont ancrés profondément : je n’ai pas de valeur, je ne suis pas aimé, je ne suis pas à la hauteur etc… Donc on choisit de se protéger. Ce lieu de protection, même si la source en est une qui est négative, est sécurisant. C’est du connu. Le confronter peut causer beaucoup d’insécurité voir même de l’angoisse. Moi, quand j’ai choisi de croire que j’avais de la valeur et personne me ferait me sentir comme si j’en avais pas, ce fut une expérience difficile et angoissante au début. Donc parfois on retourne dans notre faux lieu de  sécurité, des fois la personne ne la quitte jamais.


(En toute transparence le sujet des blessures d’enfance que je traite dans cette entrée, m’est inspiré d’un échange que j’ai eu avec quelqu’un cette semaine.)

Autre chose?

Oui je suis content d’être allé chez COSTCO ce matin et l’avoir marché au lieu de prendre le triporteur. Une petite victoire. même si c’est le résultat du changement à mon traitement de chimio. De retour à la maison, j’ai dormi deux heures et ensuite tapisserie. Je subis déjà les douleurs musculaires liées à ce trois heures de MERDE. Mais il y a pire dans la vie! Hahaha.

Merci la VIE! (sauf pour la $!$!$!$ de tapisserie.

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