ENTRÉE CXXXIX (139)
07-05-2016
FRUSTRATION!
Oui Nycole et
moi avons posé du papier peint dans la chambre à coucher. C’est un papier peint
dispendieux que nous avons acheté l’an dernier. Il fallait peindre la chambre avant, ce que
Christopher a fait cette semaine. Donc nous avons décidé, cet après-midi, de
poser le papier peint qui n’est pas préencollé. C’est la première fois que nous posons un papier
peint qui exige de la colle. Donc ce matin en allant faire l’épicerie nous
sommes arrêtés chez BENJAMIN MOORE pour demander conseil. « C’est simple et
facile » de dire la décoratrice. Cette phrase, me suis-je dit, n’augure
pas bien. Chaque fois que quelqu’un me dit cela la situation dégénère. Cette
fois ne fut pas différente. Tel que suggéré, j’ai mais la colle au mur et nous
avons placé la tapisserie sur le mur ainsi collé. Quelle merde! La colle tache
la tapisserie et ne pars pas. Donc nous avons une tapisserie foncée, sur
lesquels chaque joint paraît et qui est tachée de colle qui ne part pas. Quelle
merde!
Je présume que ta réaction et
celle de Nycole sont différentes?
Oui moi je
trouve qu’il y a des choses plus graves dans la vie. Nycole évidemment ne veut
pas du tout accepter. Elle a dépensé beaucoup d’énergies à brosser la tapisserie
pour enlever la colle, elle a même peint les joints pour les cacher. Beaucoup
mieux. Mais les taches de colle reviennent. Moi je laisserais les choses comme
elles sont, mais Nycole cherche une solution. Il est clair que nos deux
dynamiques sont à l’œuvre. Nycole doit trouver une solution et moi je lâche
prise et accepte ce qui est. Des dynamiques que nous connaissons bien.
Je sens que tu vas me parler de
vos blessures d’enfances, ai-je raison?
Ben non pas du
tout. Bien en fait, nos blessures d’enfance ont en effet cristallisé certaines
dynamiques en nous. Ces dynamiques nous ont protégés toute notre vie contre ce
qui nous fait peur ou fait mal. Alors tu as raison, nos blessures d’enfance ont
certainement joué dans nos façons de voir cette situation avec le papier peint.
Se défait-on jamais des effets
négatifs de nos dynamiques liées à la blessure d’enfance?
Entéka on peut se
défaire de leur emprise. Il faut, pour y arriver, faire une bonne introspection, comprendre
quels faux crédos m’habitent et les confronter. Ce n’est pas facile, mais c’est faisable. Je donne un exemple : l’abandon est ma blessure d’enfance. Très jeune, j’ai
été placé dans une ressource, le temps que ma mère se remette d’une dépression
majeure pour laquelle elle a été hospitalisée. Cela a imprimé en moi le fait
que je dois être un mauvais garçon, je ne dois pas être aussi important que les
autres car on m’a placé avec des étrangers qui ont abusé de moi (enfin mon
souvenir me laisse le présager). Alors deux faux credo, entre autres, se sont immiscés dans mon esprit: je ne suis pas un bon garçon et je n’ai pas beaucoup de
valeur. Donc j’ai passé une bonne partie de ma vie à vouloir prouver ma valeur
en entreprenant de gros chantiers, en tentant de toujours être le meilleur dans mon domaine. Ou
au moins perçu comme le meilleur. Le deuxième comportement né de ma blessure,
c’est ma propension à abandonner l’autre avant qu’il m’abandonne.
Tu as pu changer cela?
Disons que
j’ai confronté mes faux crédos. J’ai choisit d’objectivement entendre et croire ce que
Dieu me dit de moi. « Tu es précieux et je t’aime. » J’ai pu
objectivement confronter l’image négative que j'ai de moi et revisiter mes préjugés.
J’ai pu ainsi voir que plusieurs fois c’est moi qui crée ma propre détresse
personnelle.
Donc tout est réglé?
Oh que non! En
être conscient est une chose. Changer en est une autre. Ce que je dirais c’est
que je suis moins victime de mes faux crédos. Les ayant vus et confrontés, il
m’est plus facile de ne pas me laisser envahir par les émotions négatives ou
par les comportements mortifères. Ceci étant dit, je dois me le répéter
souvent, ce n’est pas acquis et je me fais prendre par des rechutes.
Pourquoi est-ce si difficile?
Les faux
crédos sont ancrés profondément : je n’ai pas de valeur, je ne suis pas
aimé, je ne suis pas à la hauteur etc… Donc on choisit de se protéger. Ce lieu
de protection, même si la source en est une qui est négative, est sécurisant.
C’est du connu. Le confronter peut causer beaucoup d’insécurité voir même de
l’angoisse. Moi, quand j’ai choisi de croire que j’avais de la valeur et
personne me ferait me sentir comme si j’en avais pas, ce fut une expérience
difficile et angoissante au début. Donc parfois on retourne dans notre faux
lieu de sécurité, des fois la personne ne la quitte jamais.
(En toute
transparence le sujet des blessures d’enfance que je traite dans cette entrée,
m’est inspiré d’un échange que j’ai eu avec quelqu’un cette semaine.)
Autre chose?
Oui je suis
content d’être allé chez COSTCO ce matin et l’avoir marché au lieu de prendre
le triporteur. Une petite victoire. même si c’est le résultat du changement à
mon traitement de chimio. De retour à la maison, j’ai dormi deux heures et
ensuite tapisserie. Je subis déjà les douleurs musculaires liées à ce trois
heures de MERDE. Mais il y a pire dans la vie! Hahaha.
Merci la VIE! (sauf pour la $!$!$!$ de tapisserie.
Merci la VIE! (sauf pour la $!$!$!$ de tapisserie.
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