ENTRÉE LXXXVI (86)
02-03-2016
Incroyable mais vrai!
Vous vous rappelez que St-Luc m’ont offert un
rendez-vous le 8 que j’ai dû refuser à cause de mon traitement chimio. Donc mon
rendez-vous a été fixé au 11. Je vous rappelle que j’attends une réponse du
chirurgien depuis le 22 janvier. Croyez-le ou non, aujourd’hui la secrétaire m’a
rappelé pour devancer mon rendez-vous au 8. AAARRRGGGHHH! Non lui dis-je, je ne
peux pas comme je l’ai dit hier. Elle me répond que le prochain rendez-vous
disponible est le 15 AVRIL! DOUBLE AAARRRGGGHHH. J’ai sauté. Elle me rappellera demain.
Un beau cadeau ce matin mon chum Siméon m’a permis
de le reconduire à un rendez-vous médical qui l’empêchait de conduire au
retour. Enfin je pouvais me rendre utile. Aussi de finalement sortir de la
maison et prendre un peu d’air après presqu’une semaine dans la maison m’a fait
du bien. Évidemment j’ai pu aussi constater mon état physique, pas fort mais
pas mort! (mauvais jeu de mot je pense bien).
Pendant que j’attendais Siméon je poursuivais ma
lecture de LA NUIT DE FEU de Eric-Emmanuel Schmitt. Une phrase attire mon attention :
« Je ne
suis qu’une seconde entre deux éternités, l’éternité d’avant moi, l’éternité d’après
moi. Je ne suis qu’un bout de vie entre deux néants, le néant qui m’a précédé,
le néant qui me succédera. Et si l’éternité me laisse tranquille, les deux
néants eux me grignotent. Dire « je suis », c’est dire « je
ne serai plus ». Vivant n’a qu’un vrai synonyme : mortel. »(p.110)
Mortel, nous le sommes n’est-ce pas? Et quand je
pense au fait qu’en effet mon passage sur la boule terrestre n’est qu’une « seconde
entre deux éternités » cela relativise beaucoup de chose. Il me semble que
quand je vis des conflits, cela peut être aidant de me rappeler que je ne suis
qu’un petit grain de sable sur la plage planétaire. Le monde a tourné et
tournera sans moi. Ma prétention que mon apport à la société est indispensable,
n’est que cela, de la prétention. Oh je ne dis pas que ce que j’ai apporté à ma
profession par exemple n’est pas important, bien au contraire. Chacun de nos charismes
mis au service de la société sont importants, mais sans plus. « Je ne serai
plus » est une réalité incontournable et parfois dans le feu de l’action
on oublie cette vérité. On se débat pour avoir raison, pour convaincre, pour
transformer comme si on possédait un mandat particulier, une vérité incontestable.
Mais quand je ne serai plus, qu’est-ce qui va rester de moi? Mes
accomplissements ou l’être que j’ai été. Les deux ce serait bien!
« Dire je suis, c’est dire je ne serai plus ».
Cette phrase tourne dans ma tête sans arrêt depuis que je l’ai lu. Je ne sais
pas si je suis tout à fait d’accord avec SCHMITT. Dire je suis c’est dire que j’existe,
c’est dire ma vérité, c’est dire que le grain de sable que je suis a sa place
sur la plage. SA place et non pas LA place. Enfin peut être que je tourne en
rond, ce ne sera pas la première fois.
Alors pour belle-maman : Je vais un peu mieux
aujourd’hui. Ma sortie m’a fatigué, mais une bonne fatigue. J’ai dû encore prendre
des comprimés pour contrôler CACAHUÈTE et faire attention à mon alimentation, mais
sinon c’est pas si pire. Les neuropathies diminuent un peu. Malheureusement je
me fatigue encore facilement. Alors je poursuis le repos, mais j’ai l’intention
d’ajouter un 10 ou 15 minutes de tapis roulant (lent), car ma sortie m’a aidé à
conscientiser que je suis vraiment déconditionné.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire