vendredi 25 mars 2016

ENTRÉE CIV (104) - Cadeau du ciel!



ENTRÉE CIV (104)
25-03-2016
Cadeau du ciel!

J’ai reçu tout un cadeau aujourd’hui. Un ami, Stéfan, m’a appelé pour prendre de mes nouvelles.  Durant la conversation, en prenant un ton plus intimiste, il me demande si j’ai reçu l’onction des malades. La question m’a frappé comme une tonne de briques! Stéfan s’est permis de me poser la question, car il sait que mon expérience d’intervenant en soins spirituels m’a mis en contact avec ce sacrement depuis des années. Il en a déduit avec raison que la question ne me ferait pas peur. Par contre cette question, pleine de la préoccupation que mon ami porte envers moi, a été l’occasion d’une révélation. Premièrement, les larmes ont coulé instantanément. Deuxièmement, la réalisation que je n’ai jamais même pensé à demander l’onction des malades pour moi-même m’a envahi, m’a absolument pris par surprise.

Pourquoi le sais-tu? J’ai des pistes, mais elles ne s’ont sûrement pas complètes. Première piste, dans mon expérience comme i.s.s j’ai rarement, sinon jamais,  vécu l’onction des malades avec mes patients de façon satisfaisante. J’ai toujours trouvé que les prêtres que j’ai accompagné approchaient ce sacrement malhabilement, le dénudant de son sens profond, le banalisant presque en le faisant rapidement et de façon plutôt distante et détachée. Pour moi, ces expériences suscitaient plus de frustration ou de déception que de réconfort pour mes patients.

Deuxièmement, depuis quelques années déjà je reconnais et travaille ma dynamique de faire passer les besoins des autres avant les miens. Je pense que cette dynamique est tellement ancrée en moi que je n’ai pas spontanément le réflexe de m’occuper de moi, de me donner ce que j’ai besoin. Incroyable mais vrai, après 20 ans d’offrir le sacrement des malades à des centaines de patients, il ne m’est jamais venu à l’idée de me l’offrir à moi-même. Je sais que cette piste est incomplète mais bon je suis rendu là.

Comment as-tu réagi quand Stéfan t’a posé la question? Je lui ai partagé ce que je viens d’écrire plus haut. Je lui ai partagé ma surprise de ces prises de conscience. Je lui ai partagé que j’étais très ému de cette préoccupation de sa part. Pendant que nous parlions je cherchais dans ma tête qui je pourrais demander pour vivre le sacrement. Un prêtre m’est venu à l’idée, quoique j’accepterais que Stéfan, même s’il n’est pas prêtre, me donne le sacrement, mais là on entrerait dans une délinquance ecclésiastique et sacramentaire. Je n’ai pas voulu lui proposer cela. Mais lui m’a proposé le même prêtre à qui je pensais. J’en fus très ému. Les larmes coulaient librement. Donc il fera les démarches et conduira la prêtre vers moi s’il accepte.

Je dois dire que je suis très touché par la préoccupation de mon ami. En plus, je sais que ce n’est pas facile pour les gens d’aborder la question du sacrement de l’Onction des malades. Beaucoup de gens comprennent mal le sens et l’utilité de ce sacrement. On le voit souvent comme le sacrement des mourants, l’extrême onction. Alors que dans les faits et selon son appellation c’est le SACREMENT DES MALADES. Alors j’espère avoir l’occasion de vivre ce sacrement d’ici quelques semaines.

Merci la VIE, un vrai cadeau du ciel!

Aujourd’hui j’ai eu du plaisir à placer la table pour le brunch de Pâques. Oui oui en me prenant d’avance j’évite de me fatigué, je peux prendre mon temps. Jeudi j’ai agrandi la table et sorti la nappe et ce matin j’ai placé la vaisselle. J’aime faire cela. Pendant que je place la nappe, la vaisselle, les ustensiles, les décorations d’ambiance, les plats de service, les serviettes de table je pense à chacune des personnes invitées. C’est comme si je prépare la rencontre, en fait je dirais plutôt que je respire la rencontre avant même qu’elle ait lieu. J’imagine l’ambiance et je souhaite donner le ton avec une table bien mise qui dit aux gens « bienvenue, je suis heureux de vous recevoir. »

Cette année c’est particulier pour toi la Pâques? Je suis convaincu que j’en aurai d’autres Pâques.  Ce qui est particulier c’est le sens que je donne à la résurrection. J’ai toujours eu une vision incarnée de la résurrection, mais cette année c’est encore plus. C’est comme si j’en vis tous les jours des résurrections. À date chacune de mes morts est rencontrée par une résurrection. Ce serait long à expliquer, mais la VIE continue de me gâter au travers les différents aléas de la maladie. Je vois cela comme des résurrections, Surtout quand j’en ressors grandi, transformé avec une compréhension plus claire de qui je suis et de ma mission, Quoi qu’en ce moment ma mission c’est MOI!

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