dimanche 13 mars 2016

ENTRÉE LXXXXIV (94) - GUÉRISON!

ENTREE LXXXXIV (94)
12-03-2016
GUÉRISON!

Marc il n'est pas 3h00 du matin mais, bien  4h00 du matin à Québec hihi. Tu  te cherches comme d'habitude. C'est que ton téléphone se contredit, mais fie toi à moi il est 4h00.

Robert t'envoie cette citation de Imre Kertesz, écrivain hongrois survivant de la Shoah (Holocaust):
" J'ai compris que le bonheur - mon bonheur - est à l'opposé de la facilité. Le bonheur - mon bonheur- est la légèreté du fardeau." Prends le temps de la mijoter comme il faut. Il me semble que cette citation, au cœur de la tourmente, apaise. Merci Robert.

Il me semblait que tu ne devais pas écrire ce week-end. Après tout, cette escapade se voulait un temps loin d'ARNOLD et loin de toutes les inquiétudes n'est-ce pas Marc?

Mais je comprends que c'est difficile. Ton passage à la PORTE SAINTE de la Basilique fut touchante et, sans le vouloir, tu as été plongé en plein dans ton "drame". J'ai senti que la  main tendue sur la porte, que tu touches en entrant, t'as rejoint comme un signe du Christ qui te rappelait qu'Il était là avec toi, au cœur de ton drame. qu'Il était là avec Nycole et ta famille! Et en fermant la porte le visage de Marie, Marie cette femme que tu admires tant, te regardait comme pour dire "ben voyons, je suis là avec toi et je m'occupe de toi."  La prière au Sacré-Coeur, la prière devant le reliquaire de Saint Frère André furent des moments de grande vulnérabilité. En fait, devant le reliquaire, c'était  la première fois que tu priais pour ta GUÉRISON depuis l'arrivée d'ARNOLD. Intéressant n'est-ce pas! Depuis ton hospitalisation tu n'as JAMAIS prié pour ta GUÉRISON, mais plutôt pour la force de faire face à ce destin avec courage et sérénité dans la FOI. Comme si tu reconnaissait que le fardeau comportait une certaine légèreté possible.

Sais tu pourquoi Marc tu n'as jamais prié pour ta GUÉRISON? Pourquoi hier tu as choisi, était-ce vraiment un choix, de prier pour ta GUÉRISON? Il me semble qu'il y a là des questions fondamentales à répondre. As-tu même les réponses? Une idée des réponses? Une piste de réponses?

Serait-ce que fondamentalement tu ne crois pas au GUÉRISON "miraculeuse"? Je me souviens, qu'en toute transparence, aux patients qui te demandaient si les miracles étaient possibles, tu répondais parfois, "En tout cas moi je n'en ai jamais vu. Mais dans la foi tout est possible." Je pense que la première partie de ta réponse était honnête, mais le deuxième je ne suis pas certain que tu y croyais vraiment, que tu y crois vraiment! Je pense que tu le disais pour ne pas tuer l'espérance de VIE qui habitait les patients. Et toi? Que te dis-tu? Certes tu as été témoin de bien des "miracles" dans ta carrière et dans ta propre vie, mais pas le miracle de la guérison physique. Tu as toujours su expliquer les "guérison miraculeuse" par la rationalité. Plusieurs personnes que tu as accompagnée et qui ne "méritaient" pas de mourir (Oh sacrilège), sont mortes quand même" Pourquoi ce serait différent pour toi hein? Voilà ta réflexion. Tu penses à Michael 24 ans, Richard 32 ans, Louise 31 ans, Renelle 7 ans, Jeanine 61 ans, Jean-Pierre 52 ans, Serge 52 ans, et combien d'autres....

Alors pourquoi prier pour ta GUÉRISON soudainement? Pourquoi maintenant? Qu'est-ce qui a changé?  Je sais, je sais, ce sont de grosses questions, dérangeantes, bousculantes même. Mais tu n'as pas d'habitude de fuir les grosses questions. Quand l'émotion a monté devant le reliquaire, que disait-elle? Était-ce une émotion de désespoir, car tu ne crois pas aux GUÉRISONS?  Était-ce une émotion d'espérance, que tu te permettais de goûter pour le première fois depuis ARNOLD? Était-ce le cri de l'enfant au parent, prends soin de moi? Était-ce le cri de Jésus "Père pourquoi m'as-tu abandonné"? Était-ce le refus de la parole de JÉSUS "Mais que Ta volonté soit faite."?

Je sais, tu ne crois pas que Dieu nous abandonne. ( Dieu est ou ? Disait-il en voyant l'adolescent pendu qui ne finissait pas de mourir. Élie Wiesel répond: Il est là sur la potence avec lui.) C'est une croyance, une conviction intellectuelle. Est-ce possible qu'émotivement tu te sentes abandonné? Après tout, l'abandon c'est ta blessure d'enfance. Tu ne crois pas que Dieu veut la souffrance humaine, donc ce n'est pas Sa volonté! Encore là, est-ce possible que ta conviction soit heurtée par tes émotions?

En tout cas, je ne peux que constater (et te refléter) que tu as vécu quelque chose d'important lors de ce passage de la PORTE SAINTE.

Aussi, je constate que, malgré tes limitations physiques, Nycole et toi appréciez énormément ce temps ensemble à Québec. Vous goûtez à tout ce que vous pouvez et je te sens HEUREUX! Le BONHEUR est présent sur le chemin et vous l'attrapez au passage! Que ce soit en marchant le Vieux Québec (un peu mais quand même) que vous aimez tellement, surtout le quartier du Petit Champlain, en vous émerveillent comme si c'était la première fois que vous le visitez. Que ce soit vos nombreux arrêts repos et rafraîchissements (hihi). Que ce soit les délicieux repas trop copieux malgré vos bonnes intentions d'être raisonnables, vos fou rires,  vos rapprochements (ooopppssss désolé les enfants). Vous goûtez le bonheur tellement, que tu veux que cela ne s'arrête jamais. Enfin arrêtons ici notre réflexion. Il est 5h30... peut-être te rendormirais-tu?









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