jeudi 10 mars 2016

ENTRÉE LXXXXIII (93) - Méli mélo!



ENTRÉE LXXXXIII (93)
10-03-2016
Méli mélo!

Je t’avais dit UNE activité Marc. Tu as fait le lavage, tu as cuisiné des filets de porc glacés au sirop d’érable et un pouding chômeur à l’érable. Tu as lavé la vaisselle et replacer le tout. UNE activité! Je te pose la même question qu’hier : Qu’est-ce que tu essaies de prouver, de TE prouver peut-être, étant donné que tu es seul à la maison. Remarque que je comprends bien que tu as besoin de bouger, de faire quelque chose de ton temps. Mais vas-y mollo! Je t’aime et je ne voudrais pas que tu ne sois pas en forme pour ton traitement mardi. Après tout notre bataille contre ARNOLD n’est pas fini.

Tu as décidé sur un coup de tête de partir pour Québec quelques jours avec ta douce. C’est bien, spontané, romantique, dans le présent sans trop pensé aux conséquences. Je te répète ce que j’ai dit, vas-y mollo mon grand. Je te connais tu vas être tenté de tout faire ce que vous faisiez avant quand vous alliez à Québec. Choisi quelques activités RAISONNABLES et prévois du repos entre chaque. Amusez-vous quand même en faisant des choses nouvelles, en respirant le même air ensemble devant un verre de vin, en osant la différence. Sans oublier le bon vieux sexe (désolé les enfants, mais oui vos vieux parents le font encore).

Tu as été très ému de l’appel de ton ami Stéfan cet après-midi. Les larmes ont coulé. Est-ce que tu sais pourquoi? C’est comme si le vulnérable a pris le dessus sur le fort dont je te parlais avant hier. Il t’a reflété avec compassion que tu passais un moment très difficile  et tout de suite les larmes ont monté. C’est bien. Je suis fier de toi. Tu te permets encore de vivre tes émotions. Aussi tu as été très touché qu’il commence une neuvaine à St-Joseph pour toi. Mais je te connais, tu as été touché, mais tu t’es aussi senti indigne d’une telle attention. Ben voyons le gros! Tu mérites bien que tes proches, tes amis et même les moins proches pensent à toi, prient pour toi, invoquent les astres ou les petits bonhommes verts pour toi. Pourquoi pas? Tu as déjà dit que jamais tu as posé la question POURQUOI MOI en lien avec ARNOLD, tu disais POURQUOI PAS MOI? Alors la même chose pour les attentions des autres envers toi, POURQUOI PAS TOI?

Je t’ai senti plus à l’aise aujourd’hui avec ta décision de reporter l’opération après tes douze traitements. Tu n’y as pas trop pensé aujourd’hui. Par contre, j’ai vu que tu pensais plus à ta mort. Ou plutôt je devrais dire au temps qu’il te reste. Comme si tu savais combien de temps qu’il te reste. C’est quoi cela? Est-ce que t’es dans tes scénarios dramatiques? Ou est-ce que c’est ton désir de vivre le plus possible en souhaitant que tu puisses en profiter longtemps, mais au cas ou ce ne soit pas le cas? Ton escapade impromptue à Québec ressemble à cela, non? Ton désir d’aller en Europe après tes traitements aussi entre dans cette catégorie de PROFITONS LE PLUS POSSIBLE DE LA VIE!  Je te comprends remarque bien. Mais le quotidien lui se poursuit. Tu ne peux pas toujours être ailleurs. en voyage ou en visite. Je t’entends penser POURQUOI PAS? Haha c’est bien toi, monsieur TOUT M’EST Dû! Entéka ne t’en fais pas trop avec le temps et continue de rester dans le moment présent, le plus possible. Je sais que tu fais de gros efforts.

Ma question de réflexion d’hier n’était pas facile ni très subtile. Mais c’est de cela dont il est question n’est-ce pas? Ce que tu souhaites vivre avant de mourir. Je sais que tu portais cette question déjà, mais je ne sens pas que tu avances dans cette réflexion. C’est comme si tu l’évites! As-tu peur des réponses? As-tu peur d’être déçu de ne pas pouvoir réalisé ce que tu veux? Tu ne gères pas bien la déception n’est-ce pas? Ou as-tu peur de ne pas savoir ce que tu veux vivre avant de mourir? Pour toi, comme je te connais, ce serait pire que tout. Je t’invite à commencer à mettre sur papier, sans censure, ce que tu aimerais et ensuite éliminer les IMPOSSIBLES. Ainsi il te restera les POSSIBLES. Je sais, je sais je suis un génie! Blague à part. essaie au moins, les idées claires viendront.

Il me semble que notre échange pourrait durer longtemps encore. J’aurais un sujet délicat à aborder avec toi. Celui de la foi et de la prière. Combien de fois as-tu accompagné des personnes aux soins palliatifs qui te disaient que malgré une vie de prières, là qu’elles en avaient le plus besoin, elles sentaient Dieu absent et étaient incapable de prier. Ok ok il est un peu tard pour ce sujet. On y reviendra un jour peut-être.

Questions de réflexion : Qu’est-ce qui nourrit ton bonheur? Qu’est-ce qui te rendrait plus heureux? Crois-tu encore que le bonheur t’est accessible, malgré tout ce qui t’arrive?

P.S. pour belle maman : Les effets secondaires diminuent beaucoup. Marc se sent de mieux en mieux. Plus fort, moins fatigué etc… Sans exagérer, il peut faire plus de choses sans s’exténuer. Bonne nouvelle.

Dis merci pour les bonnes choses vécues aujourd’hui!

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