ENTRÉE LXXXXVIII (98)
17-03-2016
LES MANQUES!
Cher Marc, il est quatre heures du matin et tu es
dérangé dans ton sommeil. Qu’est-ce qui se passe? Je crois que c’est la scène
du décès du père d’Arnaud dans AU SECOURS DE BÉATRICE qui t’a bouleversé. Les
larmes ont coulées durant la scène où son fils fait ses adieux. Depuis l’arrivée
d’ARNOLD tu as constaté que les scènes de grand malade ou de décès te
bouleversent beaucoup. Aussi les départs te bouleversent, même les départs les plus
simples : l’aéroport, la visite qui quitte la maison, les vacances des
proches, tout cela te semble difficile à vivre n’est-ce pas?
Je vois que tu caches ces larmes aussi de Nycole ou
des autres. Tu essaies de les cacher en tout cas. Pourquoi? Tu ne veux pas la
bouleverser? Ne penses-tu pas qu’elle vit la même chose que toi? Je sais que tu
n’aimes pas quand tu te projettes négativement dans l’avenir. Tu préfères
rester dans la moment présent. Mais la peine ou plutôt la tristesse que tu vis
dans ces moments-là, ça fait partie des fardeaux légers de la vie qui, en ce moment
présent, et aussi drôle que cela puisse paraître, laisse place au bonheur, à
ton bonheur. Oui parce que l’alternative, la finalité, est beaucoup trop
difficile à vivre pour le moment. C’est drôle, car en écrivant ceci je me rends
compte que ni toi ni moi nous comprenons exactement comment cela marche, les
fardeaux légers. Encore de la réflexion nécessaire ici je crois bien.
Hier soir aussi, il faut l’avouer, tu étais très
fatigué. Ta journée avait bien débuté, mais la fatigue s’est rapidement
installée. La vulnérabilité que cela te cause avive les émotions, mais il y a
plus que cela il me semble. Je crois que ces scènes de tristesse éveillent en
toi le MANQUE. Ce n’est pas clair pour moi et ce n’est que toi qui puisses le
décortiquer. Mais le MANQUE habite tes journées. Tu manques les enfants (ou je devrais dire l'aisance et le plaisir avec lequel tu pouvais les accueillir avant ARNOLD), les
proches, les collègues, l’engagement, le sens à la vie (quoi que le sens
actuellement est clair, SURVIVRE). Tu MANQUES la proximité légère avec Nycole
(Québec a vraiment ravivé ce MANQUE). Tu MANQUES les projets
POSSIBLES qui trottaient dans ta tête avant et stimulaient tes journées :
voyager, enseigner, conseiller, accompagner, coacher, bercer les enfants à Ste-Justine,
terminer tes études et même vous installer pour finir vos jours près de la mer
ou simplement aller prendre une marche sans sentir que chaque pas t’épuise. Tu
MANQUES de ne pouvoir aller voir MATTHIEU en show maintenant que tu ne
travailles pas et que tu as du temps, tu MANQUES d’énergies, Est-ce que je me
trompe? Tous ces MANQUES et probablement d’autres que nous ne conscientisons
pas encore, font partie de la toile de fonds sur laquelle tu dois peindre ton
quotidien. Qui tient le pinceau? Qui est l’artiste de cette toile? En d’autres
mots mon cher Marc, qui mène en ce moment? Toi ou ARNOLD? Ou un tiers ?
Je sais que nos conversations nocturnes éveillent
de grosses questions. Tu as souvent dit que ce sont les questions dans la VIE
et dans la FOI qui sont importantes, plus que les réponses parfois. Alors tu es
bien servi mon ami!
Ne te casse pas trop la tête avec tout cela, mais
tient compte de cette notion du MANQUE qui te fragilise un peu, mais qui t’interpelle dans tes
choix peut-être,. Tiens compte que tout cela vient à un moment dans ta vie où tu n’as pas accès à
toutes tes ressources. Tes ressources disponibles doivent être au service de la bataille
contre ARNOLD. En même temps, je te connais assez pour savoir que ces moments
pour toi deviennent des occasions de croissance et que tu ne veux pas les
rater. Là aussi, il faut que tu sois réaliste avec tes capacités, tes priorités
et tes possibilités. Les POSSIBLES demeurent possibles donc ne t’en fais pas.
Questions qui me restent et je pense que tu y penses
aussi : Qu’est-ce que tu peux faire de différent, de façon réaliste, pour
combler certain de tes manques? C’est une question que chaque personne devrait
se poser régulièrement dans sa vie. Tu peux porter cette question Marc sans te
mettre de pression pour y répondre. Je me répète tes énergies doivent aller à
la bataille contre ARNOLD et donc le moment présent n’est peut-être pas le bon
moment pour trop t’attarder à ces grosses questions.
Allez il est 6h00 passé! Peut-être une journée tranquille
s’annonce, mais si tu veux profiter de la présence de ta douce il serait bien
que tu dormes un peu encore. Non? Trop stimulé par cet échange? Je te comprends
c’est certain. Ce sont de grosses questions à porter.
Malgré tout cela tu as eu une journée pas pire hier
et je te souhaites une meilleure aujourd’hui. Mais tu appréhendes les vendredis
car souvent c’est le début de la pleine attaque de CHIMIVIE contre ARNOLD et
plus il subit l’attaque plus tu subis les effets secondaires. Souhaitons qu’ils soient faibles et qu’ils te
permettront de profiter un peu des journées qui viennent avec Nycole. L'infirmière répétait mardi à une patiente qui questionnait l'efficacité de son traitement, car elle n'avait pas beaucoup d'effets secondaires, que le niveau des effets secondaires n'étaient pas une indication du niveau d'efficacité. de CHIMIVIE. Alors souhaitons des effets légers et un impact maximal!
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