samedi 19 mars 2016

ENTRÉE LXXXXIX (99) - LES MANQUES (suite)



ENTRÉE LXXXXIX (99)
19-03-2016
LES MANQUES (suite)

OUFFF mon cher Marc tu as bien essayé mais l’énergie n’y était tout simplement pas. Une tentative de sortie ce matin, qui t’a néanmoins fais du bien, s’est avérée un peu trop pour toi. Tu avais raison, à partir du vendredi CHIMIVIE se met vraiment au travail et ARNOLD en mange toute une. Et toi aussi par ricochet! Hier et aujourd’hui s’avèrent des journées difficiles, mais moins pire que la dernière fois. Il faut que tu reste calme et tu ne t’en demande pas trop. Encore une fois, je me répète constamment il me semble.

Les jours se suivent et se ressemblent beaucoup trop à ton goût. Aujourd’hui tu as été envahi par beaucoup de tristesse encore une fois, une tristesse que tu n’arrives pas à comprendre tout à fait ou même à identifier. Tu te sentais désemparé devant tout ce qui va mal dans le monde. Tu pleures parce qu’en Syrie des milliers d’enfants sont en danger et connaissent des situations de vie atroces. Tu pleures parce que beaucoup d’oiseaux viennent te saluer à la mangeoire. Tu pleures parce que tu rencontre une connaissance dans un magasin pendant ta petite sortie. Tu pleures en prenant la main de Nycole. Bref tu pleures beaucoup. Mais ce n’est pas paniquant, c’est comme une présence de tristesse qui colore chaque moment, mais qui ne te menace pas vraiment.

Alors quoi? Pourquoi ces larmes? Il ne suffit pas de dire que c’est à cause de ta fatigue. Qu’est-ce qui se cache derrière toute cette tristesse? Tu sais Marc je fais un lien avec ta blessure d’abandon. Je te sens fébrile ces jours-ci comme si tu te sentais seul et abandonné. D’où viennent ces sentiments? Est-ce que je me trompe Marc? Aujourd’hui tu as dit à Nycole que si tu es oublié vivant imagine toi donc mort? D’où venait cette phrase? Pourquoi cette réaction? De qui te sentais-tu oublié ou abandonné? Ou est-ce toi qui abandonne ou oubli? Je ne peux t’aider avec cette réflexion, elle t’appartient! Elle semble venir de loin, profondément dans ton histoire. Mais c’est aussi confus n’est-ce pas? Ne force pas trop. Un peu comme avec les MANQUES il est bon d’en prendre conscience, mais ne force pas trop. Il me semble clair Marc qu’il y a un lien étroit avec notre réflexion de l’autre nuit sur les MANQUES.

Cela éveille quelque chose en toi qui, tout en étant lié à ton passé, te parle fortement et même violemment de ton présent. Il s’agit de l’accueillir. Simplement, comme tu as fait aujourd’hui. Accueillir les larmes, les questions, les doutes, les MANQUES, afin de t’en libérer peut-être ou de les apprivoiser? Qui sait?

Tout d’un coup, je fais un lien avec la semaine sainte qui commence. Cela a toujours été pour toi une semaine de tristesse. Tu as toujours vu la semaine sainte comme un symbole de la méchanceté des humains et non la grandeur de Dieu. Et cela t’as toujours attristé. Un peu comme aujourd’hui quand tu as pleuré devant les visages des enfants Syriens orphelins de père ou des deux parents par dizaine de milliers. La bêtise humaine, la méchanceté humaine te chagrine beaucoup et te fait peur. Tu te questionnes : Pourrais-je être aussi méchant moi? Aurai-je pu Lui cracher au visage moi aussi? Aurai-je pu Le crucifier aussi? Oui la semaine sainte a toujours éveillé en toi ces questions de fonds sur la race humaine, sur ta propre  capacité à la méchanceté. Mais bon, on se perd un peu et on s’éloigne de ce que tu portais aujourd’hui.

Justement la semaine sainte sera peut-être cette fois-ci l’occasion pour toi de reprendre conscience de la grandeur de Dieu dans ta vie MAINTENANT! Il t’appelle à une résurrection!  Une résurrection du cœur et de l’esprit! Laisse-toi inviter! Laisse-toi tenter! Ne reste pas sur ta croix comme une victime, mais porte-la avec tout ce que cela comporte. C’est aussi cela se tenir debout je crois. Et ces jours-ci la tristesse fait partie de ta croix. Comme Jésus, toi aussi  accueille cette croix dans la foi et la confiance. Oui je sais que tu n’aimes pas ce genre de discours qui invite au mimétisme du Christ… mais là il faut peut-être un peu d’ouverture de ta part.

Ok d’accord je me tais.

Questions de réflexions : Ces larmes, cette tristesse, que dit-elle de toi aujourd’hui? Comment ton cœur peut-il être plus léger? Que sens-tu ou penses-tu avoir abandonné? Qui crois-tu t’as abandonné?

Je vois que ces questions ne sont pas nécessairement les bonnes pour toi. Tu sembles les rejettes du revers de la main ou presque. Fuite? Tu vis l’isolement presque volontaire d’une certaine façon. Quand tu sors comme aujourd’hui et rencontre des connaissances les émotions prennent le dessus. Un peu gênant! Il est plus facile de s’isoler mais en même temps cet isolement est un peu lourd à porter.
 
Mon cher Marc je tiens à te dire combien je t’aime et combien j’admire ta capacité de regarder ce qui se passe en toi avec le plus de franchise possible. Je crois honnêtement que tu vis un moment extraordinaire de croissance et de renaissance. Cela prendra le temps qu’il faut, ne soit pas impatient.

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