ENTRÉE CVIII (108) - MÉLI MÉLO

ENTRÉE CVIII (108)

30-03-2016

MÉLI MÉLO

Pour répondre à la question de réflexion d’hier : Comment apprivoiser la mort aide-t-elle dans la bataille contre ARNOLD? En apprivoisant la mort, je ne permets pas à ARNOLD de me faire trop peur. Je lui donne moins d’emprise sur  moi. Ainsi il aura moins d’effet négatif et influencera moins mon espérance de vie. Est-ce que je m’invente un scénario? Peut-être! Mais c’est un scénario positif qui aide à combattre les scénarios négatifs qui viennent de temps en temps. De toute façon je ne crois pas avoir peur de mourir, évidemment  je ne suis pas pressé, j’ai plus peur de la souffrance, la perte d’autonomie et le risque de perte de dignité dans les derniers jours.  Apprivoiser la mort? Je pense que je l’apprivoise de jour en jour et je crois que mon combat contre ARNOLD et mon désir de VIVRE ne met pas du tout en danger cet apprivoisement. Ce n’est pas contraire ou incompatible à mon point de vue.

J’ai eu la confirmation que je recevrai l’ONCTION DES MALADES lundi après-midi. Ce sacrement que l’Église Catholique propose pour soutenir et réconforter la ou les personnes en danger, par exemple avant une chirurgie, et qui désire un soutien spirituel. Ce sacrement, qui inclut le sacrement du pardon, se veut un occasion de goûter concrètement à la tendresse et la miséricorde de Dieu. Ce n’est pas de la magie et personnellement je ne crois pas du tout à la guérison du corps qu’on lui prête dans la tradition. Cependant, la guérison du cœur et de l’esprit parfois a un impact sur le corps. Je suis encore stupéfait, qu’après l’avoir offert à tant de patients, je n’y avais pas pensé pour moi. Je suis content que Stéfan l’ait proposé et j’ai accepté immédiatement.

La mort de Jean Lapierre m’amène à réfléchir sur ce qui fait qu’une vie est une réussite. Je n’ai pas entendu un mot de négatif à son sujet. Tout le monde parle de sa passion pour le monde. Qu’il aimait vraiment les gens et pouvait passer des heures à parler à de pures étrangers dans les centres d’achat pour obtenir le pouls du public, mais aussi par intérêt pour les personnes. Il a réussi à se faire aimer universellement. J’ai l’impression d’avoir perdu un ami et je ne l’ai jamais même rencontré. Peut-on dire que chaque personne a ses propres critères de réussite? Si oui donc comment peut-on juger la vie d’un autre? Est-ce que la société décide des critères de réussite d’une vie? J’ai l’impression que je ne pose pas les bonnes questions?

Je suis content de comment je me sens depuis CHIMIVIE hier. J’ai eu une bonne journée, même si la fatigue m’a empêché de prendre ma marche en après-midi, je me sens quand même assez bien. Demain, je fais enlever mon infuseur au CLSC. Souvent le lendemain CHIMIVIE qui est tout dans mon corps me frappe de plein front. Ce sera peut-être différent. Je n’ai pas eu de diarrhée cette fois-ci, un peu de nausées légères mais pas plus que cela. La fatigue et les neuropathies évidemment sont très présentes. Tout cela est très vivable.

J’ai revu aujourd’hui la vidéo que les enfants m’ont faite pour mon huitième traitement de CHIMIVIE. Je l’ai regardé avec des amis et nous avons beaucoup ri encore. Je suis très fier de ma tribu et le montage fait par mon petit-fils Zachary. Encore une fois je vous dis merc!

Bon je me prépare à écouter le documentaire de Anne Marie Séguin LA MORT M’A DIT sur RDI (je l’ai enregistré pour passer vite sur les moments trop difficiles à écouter ou ceux avec lesquels je serai en désaccord.) Il est 23heurs07.

Pas de questions de réflexion ce soir…. J’en ai assez dans la tête il me semble.

p.s. J'ai ajouté ceci après avoir visionné le documentaire: Je suis heureux qu'elle a nuancé en disant que dans son cas à elle c'était le chemin à prendre, mais qu'elle ne préconise pas que tout le monde refuse la chimiothérapie. Aussi il fut préciser que sa masse a disparu après des traitements bien ciblés de radiothérapie,  Somme toute l'oncologue précise que c'est un cas d''exception et qu'il n'a pas d'explication pour expliquer que la masse semble disparue en ce moment. "Peut-être la tumeur était-elle plus sensible au traitement de radiothérapie." Conclut l'oncologue.