ENTRÉE CLXXIX (179)
05-07-2016
Où mettre le focus?
Je sens un changement d’attitude
en devenir ?
Peut-être. Ce
matin mon amie Francine m’a demandé, devant mon écoeurantite de subir un énième
traiement, « Comment changer cela ? » et ensuite « Y a-t-il
quelque chose de positif ? » Évidemment ma réponse fut illico NON! Je ne
comprenais pas qu’elle puisse me poser ces questions. Qu’est-ce qui peut être
positif ? Oui j’ai besoin de CHIMIVIE
pour la bataille contre ARNOLD évidemment et je le sais bien. Mais je m‘en vais
me faire empoisonner le corps encore et subir les effets! Franchement, je ne
voyais pas comment je pouvais répondre à cette question, que je l'avoue au coeur de ma mauvaise humeur, je trouvais un peu
rose bonbon. Mais évidemment j’ai porté la question et j’ai en effet trouver MA
réponse. Mon chum Siméon, mon fidèle accompagnateur, qui me rend mes
traitements tellement plus endurables. Voilà sur quoi je dois mettre mon focus
et non sur le traitement lui-même. Ces questions m’ont permis aussi de me
réjouir que j‘avais Karine comme infirmière. Elle est efficace et elle est la
meilleure je pense pour l’insertion de l’aiguille sans me faire mal.
Donc elle t’a montré le chemin
pour te délier de ton enfermement, si je me fie au livre de Stéfan?
Haha … oui en
effet j’en parlais hier dans ce blog. Ses questions m’ont permis de me poser
les bonnes questions et me placer hors du tombeau. Merci Francine et je
m‘excuse pour mes réponses sèches et sans retours. Stéfan dans son livre
affirme que le déliement se fait dans la mesure que nous aidions le déliement
chez d’autre et que d’autres nous aident dans notre déliement. On ne peut
sortir du tombeau par soi-même! Tout le sens de la relation à l’autre et à
l’Autre prend vie dans cette conviction que c’est en tendant la main aux autres
et acceptant la main tendue des autres, que la pierre se roule devant la porte
du tombeau (cf : REVIVRE COMME LAZARE). Et même si je résiste, je
comprends que la résistance fait partie du processus, je crois profondément que
le chemin de libération se trace grâce aux relations que nous créons et
acceptons. Et au cœur de ces relations s’entendent des paroles de libération et
nous avons le choix de les accepter ou de les rejeter et aussi de changer d’idée
et d’y revenir.
Je remarque que tu as dit énième
traitement, tu ne sais pas combien de traitement tu as reçu ?
Bizarre, mais
non j’ai cessé de compter depuis que la maintenance est commencée. Je suis
surpris ce soir de m’en rendre compte. On dirait que le nombre est moins
important maintenant que je sais que les traitements se poursuivent. Avant je
les comptais dans l’espoir que j'en aurais que douze avant un congé e quelques mois. Je pourrais trouver
le nombre en regardant dans mon agenda, mais à quoi bon. J’en ai pour longtemps
semble-t-il. En tout cas au moins jusqu’en octobre.
Et comment tu te sens aujourd’hui
?
Bofff beaucoup
de nausées, d’ailleurs l’infirmière m’a donné du décadron intraveineux avant
mon traitement aujourd’hui pour contrer les nausées. Je n’ai pas souper, mais
manger des cerises et des fraises. Je me sens épuisé déjà et pas très solide. J’ai
pris une marche ce soir car j’avais mal d’être assis. Une chance que Nycole a
marché avec moi j’étais plutôt instable et je titubais. Mais j’ai quand même
réussi à marcher un peu. J’ai réussi à arroser les plantes. Donc je peux dire
en toute franchise… MERCI À LA VIE!
Et pourtant plusieurs larmes ce
soir?
Ah je pensais
finir avec la phrase précédente…oui plusieurs choses me touchent particulièrement
aujourd’hui il me semble. Ultra sensible. J’aurais voulu me réjouir de la
nouvelle que Dr Béliveau, un bon chercheur québécois, et son équipe de chercheurs
ont été autorisés par la FDA américaine pour une phase trois de recherche sur
un médicament contrant le cancer. Mais le médicament vise des métastases cérébrales
causées par le cancer du sein. Pas bon pour moi et j’ai pleuré quand j’ai
entendu la sœur d’un homme qui sera mort avant la fin de la phase trois, se voir
refuser toute possibilité que son frère puisse être mis sur la liste des
patients tests. « Il n’est pas atteint du bon cancer. » J’ai pleuré en tentant de raconter à Nycole la
réaction d’excitation de la patiente qui subissait son dernier traitement
aujourd’hui. Surtout quand elle envoyait la main à tout le personnel avec
agitation, son bonheur se sentait. Je lui souhaite bonne chance et une
rémission durable. Et je pleure encore. Et quand Nycole m’a souhaité bonne nuit
j’ai encore pleuré. Alors émotivement fragile pour le moment. J’accepte de
vivre ces émotions même si je ne les comprends pas toutes. C’est ça aussi VIVRE le
moment présent.
MERCI LA VIE!
P.S. ajouté: Il est 2h45 et je ne dors pas malgré mes tentatives depuis les deux dernières heures. Effet du décadron cela me rappelle mes 9 premiers traitements. Alors que faire? Réveillé Nycole? Non elle travaille et de toute façon je suis empoisonné donc intouchable pour une semaine. Alors télé, écriture ou mangé ??? Ou les trois ?
P.S.2 ajouté. Il est 6h15 et je n'ai pas dormi. J'ai écouté un peu de télé; grâce aux notes de Siméon lors de notre discussion durant mon traitement sur les patients que j'ai accompagnés j'ai une nouvelle liste de récits à écrire. Donc j'en ai écrit un nouveau cette nuit. J'ai retenté vers cinq heures de me coucher, mais en vain. Inutile de dire que ce sera une journée farniente.
P.S. ajouté: Il est 2h45 et je ne dors pas malgré mes tentatives depuis les deux dernières heures. Effet du décadron cela me rappelle mes 9 premiers traitements. Alors que faire? Réveillé Nycole? Non elle travaille et de toute façon je suis empoisonné donc intouchable pour une semaine. Alors télé, écriture ou mangé ??? Ou les trois ?
P.S.2 ajouté. Il est 6h15 et je n'ai pas dormi. J'ai écouté un peu de télé; grâce aux notes de Siméon lors de notre discussion durant mon traitement sur les patients que j'ai accompagnés j'ai une nouvelle liste de récits à écrire. Donc j'en ai écrit un nouveau cette nuit. J'ai retenté vers cinq heures de me coucher, mais en vain. Inutile de dire que ce sera une journée farniente.
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