25-11-2015
Les questions :
Si vous avez commencé à
lire mon blog vous avez compris au moins deux choses à mon sujet : je suis
un blogger néophyte et je ne suis pas un as du français. J’implore votre
indulgence. En cours de route, en cours de vie, ce blog s’améliorera sûrement.
Il est 2h30 du matin! Oui c’est
aussi cela vivre avec le cancer. On dort moins bien, on ne perd pas de temps au
lit inutilement, on mijote, on questionne, on révise, on anticipe, etc….
Ce n’est pas nécessairement mauvais.
L’important c’est de garder une certaine sérénité au travers les méandres de la
conscience et de l’inconscience. Après tout, dormir je peux faire cela n’importe
quand. Mon congé de maladie de mon travail, en passant je suis un intervenant
en soins spirituels en milieu de santé (ironique non), me permet le loisir de me
reposer le jour si la nuit est trop mouvementée.
En effet, je le mentionnais juste
avant, la nuit est propice pour les questions et questionnements, pour les
peurs, les anxiétés. Ce n’est pas que je veux me poser des questions la nuit,
elles sont là tout simplement. Elles montent au moment où je me réveille, je n’y
peux rien.
Mais une question que je ne me
suis jamais posée est « pourquoi moi ». « Pourquoi cela m’arrive
à moi? » Il me semble que je me répondrais facilement « pourquoi pas
toi. » Je ne suis pas spécial au point que je mérite que la vie me traite
mieux que les autres. Si l’autre peut avoir le cancer, et j’en ai vu en masse
dans ma carrière, alors pourquoi pas moi.
Non, mes questions sont parfois plus
de l’ordre de l’anticipation. « Mon résultat de test sera positif ou
négatif ?»; « si j’ai des métastases au foie est-ce que je devrai
être opéré ou il n’y a plus d’espoir? »; Vous voyez le genre de questions.
Certaines sont anxiogènes plus que d’autres, certaines sont utiles et d’autres
pas du tout. Comme par exemple : Est-ce que je vais être capable de bien
vivre les traitements? Est-ce que je vais être très malade? Serai-je assez fort
pour faire face aux effets secondaires? » Ce genre de questions d’anticipation
inutiles et peu aidantes.
D’autres par contre aident à
réfléchir à la suite, aux priorités, aux désirs que je porte pour le temps que
la vie me donne encore. « Si j’ai peu de temps, est-ce que je vais
poursuivre les traitements ou je les arrête et je profite de la vie? » « Des
traitements palliatifs et non curatifs, m’a dit le doc, qu’est-ce que j’ai le
goût de vivre dans le temps qu’il me reste ? » « Oui je veux
combattre, mais jusqu’à où? » « Gagner la bataille veut dire quoi
pour moi? » Ces questions me semblent aidantes pour planifier ma fin de vie.
Oui elles sont aussi anxiogènes, mais elles sont utiles au moins?
La fatigue me prend, je
reviendrai sur ce sujet sûrement au fur et à mesure que mon cheminement se
fera. Mais j’aimerais juste préciser que le moment présent est le seul moment
qui m’appartient vraiment. Donc quand mes questions me sortent du moment
présent, je tente de les recadrer, de les mettre en contexte du présent ou de
les éliminer de ma conscience. Parfois cela fonctionne, parfois pas. De toute façon
elles reviendront me hanter et c’est à recommencer. Il faut accepter de vivre
un jour à la fois. Pour certaines personnes cela est facile, pour moi qui aime
contrôler les choses, anticiper les stratégies et solutions, c’est plus
difficile.
Les questions permettent de naviguer la houle en ayant le champs de vision libre...éclairée...
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