vendredi 27 novembre 2015

Entrée IV - Les questions



25-11-2015
Les questions :

Si vous avez commencé à lire mon blog vous avez compris au moins deux choses à mon sujet : je suis un blogger néophyte et je ne suis pas un as du français. J’implore votre indulgence. En cours de route, en cours de vie, ce blog s’améliorera sûrement.

Il est 2h30 du matin! Oui c’est aussi cela vivre avec le cancer. On dort moins bien, on ne perd pas de temps au lit inutilement, on mijote, on questionne, on révise, on anticipe, etc….

Ce n’est pas nécessairement mauvais. L’important c’est de garder une certaine sérénité au travers les méandres de la conscience et de l’inconscience. Après tout, dormir je peux faire cela n’importe quand. Mon congé de maladie de mon travail, en passant je suis un intervenant en soins spirituels en milieu de santé (ironique non), me permet le loisir de me reposer le jour si la nuit est trop mouvementée.

En effet, je le mentionnais juste avant, la nuit est propice pour les questions et questionnements, pour les peurs, les anxiétés. Ce n’est pas que je veux me poser des questions la nuit, elles sont là tout simplement. Elles montent au moment où je me réveille, je n’y peux rien.

Mais une question que je ne me suis jamais posée est « pourquoi moi ». « Pourquoi cela m’arrive à moi? » Il me semble que je me répondrais facilement « pourquoi pas toi. » Je ne suis pas spécial au point que je mérite que la vie me traite mieux que les autres. Si l’autre peut avoir le cancer, et j’en ai vu en masse dans ma carrière, alors pourquoi pas moi.

Non, mes questions sont parfois plus de l’ordre de l’anticipation. « Mon résultat de test sera positif ou négatif ?»; « si j’ai des métastases au foie est-ce que je devrai être opéré ou il n’y a plus d’espoir? »; Vous voyez le genre de questions. Certaines sont anxiogènes plus que d’autres, certaines sont utiles et d’autres pas du tout. Comme par exemple : Est-ce que je vais être capable de bien vivre les traitements? Est-ce que je vais être très malade? Serai-je assez fort pour faire face aux effets secondaires? » Ce genre de questions d’anticipation inutiles et peu aidantes.

D’autres par contre aident à réfléchir à la suite, aux priorités, aux désirs que je porte pour le temps que la vie me donne encore. «  Si j’ai peu de temps, est-ce que je vais poursuivre les traitements ou je les arrête et je profite de la vie? » « Des traitements palliatifs et non curatifs, m’a dit le doc, qu’est-ce que j’ai le goût de vivre dans le temps qu’il me reste ? » « Oui je veux combattre, mais jusqu’à où? » « Gagner la bataille veut dire quoi pour moi? » Ces questions me semblent aidantes pour planifier ma fin de vie. Oui elles sont aussi anxiogènes, mais elles sont utiles au moins?

La fatigue me prend, je reviendrai sur ce sujet sûrement au fur et à mesure que mon cheminement se fera. Mais j’aimerais juste préciser que le moment présent est le seul moment qui m’appartient vraiment. Donc quand mes questions me sortent du moment présent, je tente de les recadrer, de les mettre en contexte du présent ou de les éliminer de ma conscience. Parfois cela fonctionne, parfois pas. De toute façon elles reviendront me hanter et c’est à recommencer. Il faut accepter de vivre un jour à la fois. Pour certaines personnes cela est facile, pour moi qui aime contrôler les choses, anticiper les stratégies et solutions, c’est plus difficile.

1 commentaire:

  1. Les questions permettent de naviguer la houle en ayant le champs de vision libre...éclairée...

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